Le Carnet de Lydia…
Octobre 2019
La Poésie.
Se libérer des maux
En écrivant des mots
Laisser glisser sa plume
Vider ses yeux d’écume.
Ne plus penser à rien
Et se sentir bien.
Laisser aller son cœur
Oublier toutes ses peurs
Faire de la poésie
Une douce mélodie.
Imaginer, créer
Ne plus s’arrêter
Jouer avec les rimes
Se lancer dans l’abîme
Voyager dans le temps
Passer un bon moment.
L’accident.
Des souvenirs brisés
Par une nuit d’été
Un goût d’inachevé
Une vie s’est envolée.
Ton regard, mon miroir
Caché dans un tiroir
Ne pouvait pas savoir
Qu’il n’y avait plus d’espoir.
Tu n’as même pas vingt ans
Mon fils, mon enfant
Reste encore un instant
Appelle-moi, maman.
Ne ferme pas les yeux
Ils sont vraiment si bleus
Je te raconterai nous deux
Comme on était heureux.
Un destin changé
Sur une route en été
Une enfance volée
Par un chauffard drogué
Une mère en pleurs
Son trésor se meurt
Plus jamais d’bonheur
La vie n’a plus de saveur.
Adieu mon p’tit
Aurevoir mon ange.
Mon frère.
Tes yeux se sont fermés
Pour toute l’éternité
Te reverrai-je un jour,
Mon frère, mon amour ?
Ton sourire effacé
Il va tant me manquer
Des souffrances inutiles
Pleurer est difficile.
Garder les souvenirs
Qui nous faisaient sourire
Oui, ne garder qu’en soi
Tous ces moments de joie.
Rejoindre la lumière
Sans regarder derrière
Un signe de la main
Poursuivre son destin.
Adieu mon petit loup
Ton voyage sera doux.
Tu seras dans mon cœur
N’aies plus aucune peur.
Dis bonjour aux parents
Je suis sûre, on t’attend.
Triste vie.
Ma vie est à l’envers
Je ne sais plus quoi faire
Elle est où la sortie
Pour la vie ?
Je ne vois plus le paysage
Le ciel est plein de nuages
Je suis dans la détresse
Quelle tristesse !
J’voulais voir les couleurs
J’n’ai vu que le malheur
Et j’avais beau tenir
J’ai fini par périr.
Je claque ma colère
A grands coups de tonnerre
Au fond d’un trou boueux
J’y cacherai mes yeux.
Étendue sur l’asphalte
Je ferai une halte
Pour espérer enfin,
Dieu me prenne dans ses mains.
Puissance destructrice
Se prenant pour un dieu
L’homme a soumis sa loi
Détruisant le plus précieux
Faisant n’importe quoi.
Signer des protocoles
Pour aboutir à quoi
L’argent et le pétrole
Ont fait d’eux des rois.
Quand je regarde la terre
J’ai honte d’y habiter
Ne voyant que des guerres
Rien pour les arrêter
Pour un petit bout d’or
On détruit des trésors
Ce sera le plus fort
Qui vous mettra à mort.
Raser toute une forêt
Soi-disant le progrès
Laisser les indiens
Sans ressources, sans rien.
Faire des armes nucléaires
Et se sentir fier
De faire sauter la terre
A leurs belles manières.
La planète n’est plus ronde
On n’a plus qu’à se taire
Prier les secondes
Qui nous restent, j’espère.
Si j’avais su qu’un jour
Je serais née ici
J’aurais fait demi-tour
Pour éviter ma vie.
La trahison
Tu m’as laissé
Un soir d’été
Abandonné
Plus de foyer.
Tu m’avais dit
C’est pour la vie
Tu es partie
J’ai pas compris.
Des souvenirs brisés
Des rires qui font pleurer
L’espoir envolé
Ma vie désenchantée
Toi mon amie
Qui m’a trahi
Parlant de tes soucis
J’écoutais insoumis.
Regarde toutes ces années
Où l’on s’est tant aimé
Un arbre tu as trouvé
Pour pouvoir m’attacher
Je suis resté là
A écouter tes pas
Sachant déjà
Que tu ne reviendras pas.
(Par Lydia – octobre 2019)
L’ébéniste.
Un rêve étrange m’est apparu
Un inconnu, j’ai vu
Emprisonné dans une maison vide
Il voulait ouvrir la salle de son cœur
Son nom était David.
Ses mots étaient mêlés de rires et de pleurs
Je revois son visage
Au regard généreux
Et garde cette image
Tout au fond de mes yeux.
Il était habité par l’amour
Animé par la vie
Plus rien n’était autour
Je n’entendais que lui.
Devenant arbitre de ses pensées,
Il me dit d’une voix naufragée
« J’ai reproduit l’image de moi-même
Ajouté une pointe d’émotion
Tiré ma révérence suprême
Je vais pouvoir changer de direction.
Dans ce monde où l’oubli
Ne sera plus qu’un rêve
Mon ouvrage est fini
Les arbres n’ont plus de sève. »
Une larme glissa sur sa joue
Des personnages en bois
Tous à son effigie.
L’ouvrier ébéniste
Était un grand artiste
Je me souviendrai de cette nuit étrange
Cette nuit-là, j’ai rencontré un ange.
(Lydia – juillet 2019)
A la mémoire de mon père…
Les oubliés
Ils n’avaient pas vingt ans,
Encore que des enfants
Des coups, ils en ont pris,
Jamais ils n’ont grandi.
C’étaient des chapardeurs
Tous des petits voleurs
Des gosses d’après – guerre
Qui ne savaient plus quoi faire.
Leurs yeux étaient mouillés
Le cœur désemparé
Ils crevaient tous la faim
Personne ne disait rien.
Belle – île, la belle
Belle – île, la cruelle
Souviens-toi des minots
Au fond de leurs cachots.
Le souvenir amer,
Du bagne de la misère
Tes mômes sont partis
La tombe dans l’oubli.
Belle – île, la belle
Belle – île, la cruelle
Tu as fait de leurs vies
L’enfer au paradis.
AU BAL MUSETTE
Ils avaient dans la tête,
Un p’tit air de guinguette
Ils jouaient de l’accordéon
Tous les soirs au musette
Avec son pote Léon,
Ils aimaient faire la fête
Faisaient danser Fanchon,
Huguette et puis Laurette.
Et quand le grand Jules arrivait
Bien sûr c’est lui qui chantait.
Ah c’qu’on est bien
Sur les bords de la Seine
Besoin de rien
Une musique vous entraîne
Dansez, dansez,
Que rien ne vous retienne
Chantez, chantez
Jusqu’à en perdre haleine…
(Par Lydia – Mars 2019)
La violence
Fruit de l’ignorance
Sentiment de puissance
Vice de la souffrance
Et de ses conséquences.
Les mots qui vous offensent
Les coups et ce silence
Détruisent votre existence.
Seule sans défense
La peur devient immense
Vous n’avez plus confiance
Parler n’a plus de sens
Cette impuissance
A dire ce que l’on pense
Plus rien n’a d’importance
Vous êtes en pénitence
De ces circonstances.
La colère, cette nuisance,
Deviendra votre alliance
Vous ressentirez sa présence
Monter en permanence
Elle fera de la résistance
Il faudra la tenir à distance.
Montrez votre élégance,
Ce sera votre intelligence
Qui fera la différence.
Beaucoup de patience
Ainsi que d’espérance
Pour qu’un jour enfin
Vous trouviez le chemin
Qui mène vers la sortie,
La sortie pour la vie.
Lydia (février 2019)
Partir…
Ils ont les yeux rougis,
Tant de larmes versées.
Fuyant leur pays,
Territoires dévastés.
Ils ont le corps meurtri
De souffrances inutiles.
Les cœurs sont tous flétris
Leurs âmes indélébiles.
Ils ont dans le regard,
Plein d’amour et d’espoir
Malgré leurs airs hagards
Peuvent-ils seulement y croire.
Laisser ses souvenirs
Sur une terre d’effroi.
Ne jamais revenir
Mais tout garder en soi.
Avoir les mains tendues
En implorant le ciel,
Se dire que le vécu
Ne sera plus pareil.
Si tu croises un migrant
Salues-le de ma part
Dis bien à ses enfants
Qu’il n’est jamais trop tard
La force les guidera
Vers un nouveau départ
La lumière sera là
Pour éclairer leurs pas.
Par Lydia – Hommage aux migrants – Post. janv 2019
FILS DU VENT
Si tu as besoin de vent, de la terre et de l’océan,
Des fleurs, des oiseaux, des champs,
Ou du soleil tout simplement.
Si tu as besoin du ciel, de la vie, de ses merveilles,
Des nuages, des arcs-en-ciel, du bourdonnement des abeilles,
Suis le fils du vent.
Ecoute leurs violons qui dansent.
Comme les flammes d’un grand feu,
Ils vont te jouer une romance
Ils vont t’en mettre plein les yeux.
Et les guitares aux corps de femme
Que les hommes tiennent entre leurs mains
Vont faire ressortir toutes leurs âmes
En jouant jusqu’au petit matin.
ECOUTE
Les jours de tempête
On entend le vent hurlé
Car il tire sur le sable
Les larmes de la mer
C’est ainsi qu’en hiver
Sur nos côtes blessées
Les rivages sont amers
D’entendre la mer pleurer.
RÉVEIL
Quand le matin me guide
A travers ses lueurs
Je me réveille enfin d’une longue torpeur.
Les yeux encore mis clos
Les cheveux en bataille
C’est encore le chaos
Dans ma tête qui tiraille.
J’ai écrit toute la nuit
Des poèmes endormis
Entre le vent, la pluie
Le soleil et la vie.
Mon cœur est en jachère
Quoi de plus simple à faire
Que de noter des mots
Sur du papier cadeau.
La légende de Matsang.
Une légende raconte que dans les montagnes de l’Himalaya, un sherpa serait tombé nez-à-nez avec un yéti blanc dont les pouces étaient manquants. Pris de panique, l’homme resta pétrifié devant la créature. Mais la peur lui donna des ailes et il se mit à dévaler la montagne à toutes jambes, en faisant des roulés boulés.
Arrivé au village, il fit part de sa mésaventure à tous ses amis, dans la salle principale réservée aux hommes. Les rires fusèrent. « Un yéti albinos sans pouce ! tu devrais prendre ta retraite ; le yéti n’existe pas… »
Vexé, Outsang quitta les lieux, il n’osait même plus sortir de chez lui. Jusqu’au jour où un vieil ébéniste du village voisin vint retrouver l’homme et lui dit avoir vécu la même chose quand il était sherpa. Oustang était soulagé, il n’avait pas rêvé. Comment faire croire aux autres que le yéti n’est pas une légende…
Finalement, le temps passa, plus personne ne reparla de cette histoire. Mais un beau matin, la femme d’Oustang mis au monde un petit garçon prénommé Matsang. Un silence traversa la pièce ; Oustang tomba à la renverse : son fils était albinos et sans pouce.
Tous les villageois se précipitèrent pour honorer l’enfant, les moines récitaient les mantras, les trompes du monastère souhaitaient la bienvenue à l’enfant.
Et depuis ce jour, chaque villageois a devant sa porte un yéti blanc sculpté par le vieil ébéniste. De façon à se rappeler l’histoire d’Oustang et son petit garçon. Dans toute la chaîne himalayenne, Matsang est devenu le héros de la légende : celle du yéti blanc sans pouce.
(Post – nov.2018)
Lulu
Vous connaissez Lulu ? un petit gars perdu,
Qui, tous les dimanches, s’en allait faire la manche
Pour pouvoir se payer une paire de souliers,
Puis un joli manteau, l’hiver, ’ fait pas chaud !
C’était un musicien, déguenillé, sans rien,
Juste son violon, puis son pantalon.
Lulu n’a que huit ans, c’est encore un enfant.
Pendant des heures il joue, pour gagner quelques sous.
Il sourit aux passants, aux bourgeois, aux mendiants,
Espère de temps en temps, une pomme, un présent.
Lulu vit sous les ponts, se réchauffe de cartons,
Il n’a pas de maison, seulement son violon.
Il joue des mélodies qui vous redonnent vie,
Et on n’a qu’une envie : danser avec lui.
Un matin de printemps, le gosse était absent.
Il était où Lulu ? Il avait disparu.
T’aurais pas vu Lulu, le p’tit gars d’la rue ?
Celui qui jouait si bien… c’était un musicien.
Il nous faisait danser, chavirer et tourner.
Mais où est-il passé, le môme des pavés ?
Dix ans se sont écoulés ; moi j’ai pas oublié
Qu’un jour, j’avais connu un petit gars perdu.
Je l’ai revu un matin, au café des copains,
Habillé d’un manteau et d’un joli chapeau
Il avait dans les pieds les plus beaux souliers,
Et tenait dans sa main son rêve de gamin…
Vas-y, joue-nous, Lulu, Le petit bal perdu
Qui nous faisait danser, chavirer et tourner.
J’vous ai pas oublié, malgré toutes ces années.
Mais si vous voulez bien, appelez-moi Lucien.
Par Lydia
Magnifiques poèmes avec beaucoup de musicalité, de clarté, d’intelligence. Des textes et des poèmes qui soulèvent la curiosité et m’interpellent. A suivre…
Léna
les poèmes sont très marquant . et raconte bien le vécue d une histoire .