Simone de Bollardière, une grande humaniste

Simone de Bollardière, née le 10 février 1922 à Nantes, s’est éteinte à 98 ans. Elle nous laisse un formidable exemple à suivre, à travers tous les combats qu’elle a menés avec tant d’énergie. Mais qui est cette grande humaniste ? On ne pourra jamais parler d’elle au passé tant sa vie fut exemplaire. Elle vivait en Bretagne, à Guidel, depuis 1962 et fut décorée de la Légion d’honneur en juillet 2012.

 

Le mari de Simone était le Général Jacques Pâris de Bollardière, un homme remarquable qui  a combattu les nazis pendant la deuxième guerre mondiale, compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d’honneur, ancien des SAS (sections administratives spécialisées) en Algérie, commandant des paras en Indochine, plus jeune général de France à 49 ansPlus d’infos ICI.  Le Général de Bollardière s’est particulièrement illustré lorsqu’il a combattu en Algérie où il s’est opposé magistralement à la pratique de la torture face notamment au Général Massu. En mars 1957, il demande à être relevé de son commandement en Algérie. C’est un combat exemplaire qui ressurgit en 2001 lors d’une opposition avec le Général Aussaresses. Simone de Bollardière fit même partie du groupe de 12 personnalités à l’époque dont Pierer Vidal-Naquet, et Germaine Tillon pour que «toute la vérité soit dite sur la torture». De plus, elle était présidente d’honneur de l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (www.4acg.org) Cette lutte contre la torture l’a conduite à faire de nombreuses interventions à travers la France, des  exemples ICI et LA

 

 

 

Simone de Bollardière, avec son mari, co-présidait le comité de soutien à l’école Diwan qui rassemblait de nombreuses personnalités. En 1984, ils écrivaient ce texte remarquable : « Faut-il désespérer de l’ avenir de l’Homme en ces années lourdes de menaces du 20eme siècle finissant ? C’est dans ce contexte que nous observons depuis quelques années avec un intérêt passionné la naissance des écoles basques de Seaska, de la Scola Corsa et de Diwan en Bretagne. Secouer notre hébétude devant une évolution que nous ne maîtrisons pas, retrouver à travers les langues des peuples qui refusent de mourir, une sagesse qui a su assurer la durée et l’épanouissement de la vie, c’est peut-être un des combats dont dépend l’avenir de l’Homme ». Source

 

Déjà pendant la guerre, cette grande Dame lisait Gandhi ou Martin Luther King. et pensait que la violence ne résout rien, n’est pas une solution pour les problèmes dans la société. Elle faisait partie du Mouvement pour une alternative non violente (https://nonviolence.fr) qui s’est mobilisé contre l’extension d’un camp militaire sur le causse du Larzac  de 1971 à 1981, contre le chantier de la centrale nucléaire à Plogoff, contre l’Apartheid en Afrique du Sud…Présidente d’honneur de l’association France-Palestine Solidarité Lorient , elle a participé à de nombreuses actions en faveur de la paix au Moyen Orient. Elle était  aussi des luttes pour l’environnement, en particulier contre les essais nucléaires dans le Sahara et le pacifique. Elle fut aussi militante d’eaux et Rivières une des associations pour l’environnement en Bretagne  et se présenta aux élections cantonales et régionales sous les couleurs écologistes.

 

Le dynamisme de Simone de Bollardière, sa combativité ont fait merveille auprès de ceux qui l’ont côtoyé de près ou de loin. J’ai la chance et ma mère plus encore d’avoir croisé sa route. Ce fut une grande joie pour toutes les deux de l’avoir rencontrée. La vie de cette dame hors du commun est un exemple pour toutes les générations. Merci Simone !

 

Isabelle (avec la complicité de Yann-Erwan et Nicolas)

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