Evolution des blasons de Lorient

Au temps de la Compagnie des Indes, au XVIIIème siècle, étant donné le besoin de signer des patentes qui devaient être scellées avec authentification officielle des documents, pour celles qui étaient autorisées à des navires de commerces, les notables de Lorient essayèrent d’obtenir des sceaux et des armoiries pour la ville.

Pour obtenir ces précieuses armes, il fallut contacter Antoine de Montigny, le procureur du collège des Jésuites, pour qu’il contacte lui-même Louis-Pierre d’Hozier, juge général d’Armes de France, seule personne en France habilitée à autoriser à en « fixer ». ( = rendre durable ou inaltérable – Le Robert).

Le règlement de Louis d’Hozier a été établi à Paris le 20 mai 1744. Voir le descriptif de ces armoiries en bas de page.

Sur les armoiries, figure aussi la devise de la cité :

« Ab oriente refulget » : C’est de l’Orient qu’elle resplendit

 

C’est le 24 mai 1745 que la cité portuaire verse 51 livres pour la réalisation d’armoiries qui sont alors apposées dans la Maison commune. C’est le menuisier Le Floch qui a réalisé le cadre et le fond de planche et une autre personne qui a confectionné les peintures, dorures et argenteries.

 

Evolution des armoiries à travers le temps :

Une fois l’écu fixé, on ne peut le modifier, mais on peut changer le décor qui l’entoure.

Au XVIIIème siècle, la municipalité ajouta une ancre de marine, à la droite de l’écu. Les autorisations d’avoir des armoiries de ville furent supprimées entre le décret du 19 juin 1790 et le 17 mai 1809. Lorient a dû attendre Le 8 novembre 1815 pour récupérer ses anciennes armoiries.

En 1960, il est question de les modifier en incluant des décorations décernées à la ville. Après délibérations et concertations, le 21 octobre 1961, un projet de modification est validé pour le contour de l’écu :

– Une nouvelle représentation apparaît à gauche de l’écu :

« support à senestre (gauche) : un dauphin au naturel regardant »

– En remplacement du triton qui surmontait l’écu :

« l’écu timbré de la couronne murale d’or à quatre tours ». Alors que seules les villes dotées de fortifications peuvent y prétendre, Lorient a obtenu le droit de l’adjoindre à ses armes en souvenir de ses anciennes fortifications construites à partir 1744 et détruites au début du XXe siècle

– Plusieurs ajouts en dessous de l’écu :

« soutien : l’écu soutenu en pointe par une ancre de marine qui broche sur un listel chargé de la devise « Ab oriente refulget (c’est de L’Orient que resplendit la lumière) ».

« la Croix de la Légion d’honneur et la Croix de Guerre, appendues de chaque côté de la pointe de l’écu, de part et d’autre de la stangue de l’ancre, sur la traverse de laquelle brochent les deux décorations».

Le 29 décembre 1965, Georges Gaigneux, archiviste de Lorient, soumet à nouveau au Conseil municipal, la révision de celles-ci.

Le projet est adopté dans la mesure où, par rapport au dessin de 1961, le dauphin et le triton auront les mêmes dimensions et que la base de l’ancre est élargie et ses pointes légèrement remontées. Le blason est adopté à la majorité en tenant compte des observations ci-dessus. Il faut également noter que bien qu’il n’avait pas encore été officialisé, des médailles frappées de ce blason étaient déjà distribuées lors des cérémonies.

 

En 1986, est apparue une nouvelle représentation symbolisant la ville. Trois éléments clés y figurent :

– Le soleil, qui est le symbole du pôle d’attraction qu’est la ville sur le plan culturel et sur le plan économique

– Le O majuscule, pour indiquer la fondation de la ville au temps de la Compagnie des Indes.

– Le L, qui a une allure de vague, pour rappeler la vocation maritime de la ville comme la jeunesse et le dynamisme.

En 2000, An Oriant est ajouté à cette représentation.

 

 

Descriptif de ces armoiries de 1744 :

« Un écu (1) de gueules (2) à un vaisseau d’argent voguant sur une mer de sinople (3) et un soleil d’or se levant derrière des montagnes d’argent, posées au flanc droit de l’écu et un franc-canton (4) d’argent semé de mouchetures (5) d’hermines de sable (6). L’écu ayant un chef d’azur (7) semé de besants (8) d’or et surmonté d’un triton au naturel, ayant le bas du corps en forme de poisson, tenant de la main droite une corne d’abondance, et de la gauche une coquille en forme de cornet, qu’il porte à sa bouche pour servir de trompe. »

NDLR, vocabulaire de la science des blasons :

(1) Écu…..…………. : « rappel du bouclier, défini par son sommet, sa pointe et ses côtés. » ; « blason central »

(2) Gueules………… : « émail héraldique de couleur rouge » ; « couleur rouge figurant en gravure par des traits verticaux »

(3) Sinople…………. : « c’est une couleur héraldique classée dans les émaux. Vert en représentation polychrome, il est symbolisé par des     hachures à 45° partant du point dextre du chef (\\\) en représentation monochrome gravure, architecture, sceaux, etc.» ; « couleur verte figurant en gravure par des hachures obliques allant de dextre à senestre »

(4) Franc-canton ….. : « pièce honorable en forme de carré, légèrement plus grande que le canton. (Le canton est une partition carrée, placée à un des angles de l’écu, au chef-dextre par défaut. On donne aussi le nom de canton aux quatre zones du champ laissées visibles par la croix et le sautoir.) »

(5) Mouchetures ….. : « chacune des petites marques de l’hermine ou de la contre-hermine »

(6) Sable « noir »

(7) Chef d’azur ……. : « sommet bleu »

(8) Besants ………….  : « un type de figuration représentant un disque de petite taille »

 

Sources pour les informations et les illustrations:

https://patrimoine.lorient.bzh/histoire/histoire-generale/evenements-et-historiques/attribution-darmoiries-a-la-ville?no_cache=1

https://www.sahpl.asso.fr/SITE_SAHPL/Armoiries_de_la_ville_Lorient.htm

http://www.armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=13277

https://www.heraldry-wiki.com/heraldrywiki/index.php?title=Lorient

https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/lorient-a-kerentrech-d-ou-proviennent-ces-armoiries-7523f68c-cc7e-11ec-bc35-01778601fe28

 

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