Le chant des mots

Plénitude

Jeunesse de l’ennui,
vertu sans espoir
court tout un soir
jusqu’à minuit

Parole de prophète
crime de saltimbanque
nous mènent sans manque
vers notre défaite

L’usure et le fisc
sans fard ni sans frac
gaspillent notre fric
et bien davantage

Nous leur dirions bien
pour faire du ramage
de se faire un potage
aux herbes du chemin

Le 11/12/18

Rendez-vous avec la Muse

Oyez , gentes Dames et gentils Messieurs,

Dois-je vous avouer qu’un sort m’a été jeté à ma naissance. Deux fées authentiques se sont penchées sur mon berceau. Elles avaient nom ma Mère et ma Grand-Mère, en réalité mon arrière grand-mère.

Elles ne cessaient de chanter, elles chantaient tout le jour. C’est ainsi que j’appris des chansons hors du temps, éternelles en somme comme des mythes ou des proverbes .

Il était une fois Lancelot du Lac, la Reine Guenièvre, Gauvain, les Chevaliers de la Table Ronde et  bien entendu le Roi Arthur lui-même, en chair et en os.

Les Rois de Bretagne luttaient alors contre l’envahisseur saxon… Ce n’était qu’ordalies et combats sans merci…Nous orchestrions avec des épées en bois, mes sœurs et moi…

Le 6 /02/18

La voix de la mer

Sur l’écoute de War varc’h ar mor de René Abjean

Musique celtique et classique, que me veux-tu ? Depuis que j’ai entendu « Brocéliande » dont je n’ai pu retenir l’auteur, le virus a proliféré et atteint les centres nerveux essentiels.  Je recherche des musiques analogues. J’ai découvert René Abjean et la chorale « Mouez ar Mor  » :  un bain de jouvence ! Une musicalité extraordinaire, une atmosphère de mythologie du fond des âges,  des couleurs vocales peu, trop peu répandues. J’en deviens un « fan » ! Il s’y entend à l’orgue, à la direction de chœur, à la création surprenante … et bienfaisante !

Le 19/02/18

Le naufrage

J’ai toujours rêvé d’aller plus loin, de grimper, d’escalader, de faire comme les ours, de voisiner avec les crêtes, d’être l’aigle, oiseau de la tempête qui des monts les plus hauts cherche le plus haut faîte, d’échanger incessamment des éclairs avec le soleil, de faire comme les navigateurs au long cours, de partir pour les Indes, pour six mois, d’être le capitaine du navire, d’un jour faire naufrage, de faire descendre tous les hommes sur des chaloupes, puis de rester en arrière, de couler avec mon esquif, le corps se perdant dans l’eau, le nom dans la mémoire.

Le 23/02/18

Poésie, que me veux-tu ?

J’étais au secours catholique en train de siroter un crème, quand j’appris que la médiathèque proposait une soirée poésie pour le soir même . Alléché par la perspective, je produisis illico sur un coin de table une assez méchante satire des mœurs lorientaises. C’étaient la ruée vers les hypermarchés bas de plafond, le spectacle des magasins anglo-saxons ou prétendus tels, la monomanie du jean’s…Bref, d’un parfait sans-gêne, parfaitement iconoclaste ! Considérations insoucieuses des libertés individuelles de s’imiter mutuellement, oublieuses des conformismes établis, me direz-vous ! Il y a du vrai !

Le 20/03/18

Labyrinthe poétique

Mon cher ennemi et poëte ,

Voici qu’en peu de temps la muse évocatrice
au poête inconnu dédia ces vers ailés
et près d’atteindre au sublime caprice
égaie de sa présence l’ennuyeuse destinée

Le poête recherche dans un furieux dédale
mieux qu’un homme, un ami, un demi-dieu
lui qui ne vit jamais dans le céleste val
que louanges triomphants au Roi des Cieux

Cet ami, disais-je , est si précieux que l’or
ou l’argent , ou l’encens,
si généreux , et bien qu’à demi-mort
il aurait encore du talent.

Il saura du destin l’éternel outrage
il chantera Arthur et la table Ronde
Ulysse et son voyage autour du Monde
le rocher de Tintagel frappera
la Toison d’Or découvrira
devant que faire cruel naufrage.

Le 30/03/18

 

Méditations au Pirée

Tour d’horizon de mon éternuement
parole apte à me liquéfier
sifflement aigu de votre dent
toutes choses à me ronger les sangs

Vésicule biliaire du souffreteux
chagrin de l’imaginaire
demain verront le ténébreux
quitter le sol de cette terre

Marine à voile de Turner
moisson d’or de Van Gogh
comme un coup de tonnerre
sont un brin pédagogues

Pelle à van qui se lasse
à bâcler les téguments
vent du large tenace
qui contrarie mes plans

Le 09/04/18

 

Petit déjeuner au lit

Par temps de brouillard,
petit déjeuner au lit

par temps de pluie
mots croisés sans retard

alors que je chante
une ode éclatante

et que je rêve
à des arpèges

Le 25/04/18

 

La Pommeraie

c’est un chant qu’il nous faut
pour te confier, mélancolie,
que ce rêve brisé, pure folie,
était écrit près ton eau

l’eau du moulin de la vie
qui s’enfuit à tire-d’aile
et qui gémit et se mêle
à l’eau saumâtre de l’ennui

Savez vous où vous mène
le nocher loin de la rive ?
Au jardin des vieux dolmens,
au sépulcre, ma plaintive !

Tes maux, O Pandore
se répandent à l’envie .
Pour un sac d’or
je ne change d’avis

Pomme des Hespérides
ô ma souriante
aussi sucrée qu’acide
sans trêve je te chante.

Le 17/05/18

0 réponses

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *