Les mots de Falmarès

Je me nomme Falmarès, né le 19 décembre 2001 à Conakry en Guinée. J’habite actuellement à Nantes où je suis lycéen en alternance en classe de terminale Bac Pro. Logistique au CFA AFTRAL de Sainte-Luce Sur Loire.

En 2016, âgé seulement de 14 ans, je quitte la Guinée après la terrible disparition de ma mère et d’autres événements familiaux douloureux. Après avoir traversé le Mali, l’Algérie, la Libye, je finis par être embarqué sur un zodiac de 7 mètres où sont entassés 180 personnes direction l’Italie. Arrivé en Italie, dans le camp pour « migrants » de Bolzano,  je commence à écrire mes premiers poèmes.

Au départ, j’écris non pas par passion mais pour « trouver le sommeil », j’écris la nuit et je me relis pour m’endormir. Ensuite je rejoins la France en passant par Paris puis Nantes. Rapidement, je me rends dans les bibliothèques, je rencontre le poète Michel L’Hostis et sa compagne, avec leur revue de poésie intitulée « Pot à mot ». Je participe à des rencontres littéraires avec mes amis et très vite, je suis publié dans trois revues de poésie et gagne un prix de poésie.

Par la décision du juge pour enfant, j’ai été orienté dans le département du Morbihan aux apprentis d’Auteuil pour poursuivre mon intégration. C’est à Vannes, le soir de la fête de la musique de 2018, que je rencontre Joëlle et Armel Mandart des éditions Les Mandarines.

En novembre 2018, à l’âge de 16 ans, je publie Soulagements, mon premier recueil de poèmes (éd. Les Mandarines) avec la préface de Michel L’Hostis, poète nantais. Je suis alors souvent sollicité pour parler de mon recueil de poèmes, de mon rapport à l’écriture et de mon histoire. Deux ans plus tard, à 18 ans, je publie Soulagements 2, mon deuxième recueil de poésie qui a eu un très bon écho dans la presse locale et nationale. Ensuite je rencontre et je me lie l’amitié avec Joseph Ponthus qui vient de nous quitter, auteur du célèbre roman « A la ligne, Feuillets d’usine » aux éditions de la Table ronde.

En 2020, je suis nommé Ambassadeur de la paix entre France et Suisse. Mon troisième recueil devrait être publié au cours de l’année 2021. A la même année je reçois le « Prix Lycée » pour l’ensemble de mes poèmes, un concours de poésie organisé par l’association Europoésie en partenariat avec l’UNICEF. Je viens d’être sélectionné comme membre du jury du grand festival « Etonnants Voyageurs ».

Après une dure semaine de travail, je reçois une lettre de la préfecture de la Loire Atlantique datant du 21 avril 2021 me disant de quitter le territoire français dans 30 jours et je suis en pleine préparation de mon Bac. Chers amis, à cet instant le temps s’est arrêté pour moi et je ne me suis pas posé la question à savoir pourquoi la préfecture de Loire Atlantique veut expulser un Ambassadeur de la paix. Pourtant mon histoire ne se passe pas en Chine, ni en Irak, ni au Corée mais à l’Ouest de la France. La France est un pays de droits de l’Homme, pays de la Liberté, pays des lumières…

Mes livres sont disponibles sur le site des Editions de la Mandarine

Je vous posterai un nouveau texte tous les mois…

Falmarès

contact@falmarès.com

(il y a bien un accent sur son nom)

Mise à jour, 27 avril : La préfecture a accordé lundi 26 avril un sursis de six mois à Falmarès, menacé d’expulsion. Elle lui demande d’authentifier son état civil auprès du consulat de Guinée afin qu’il obtienne un titre de séjour.

 

16 mai 2021: Mon dernier mot lors de mon exposé en Arts appliqués.

4 juin : Pour saluer mon grand frère Joseph Ponthus-Le Gurun.

Oh grand-frère !
Est-ce vrai, tu es parti à l’heure où la poésie renait de ces cendres,
À l’heure où l’humain
a encor besoin de la poésie autant que du pain ?
Est-ce vrai, tu es parti ?

2 juillet :

Quelques soient vos difficultés, tout ne sera pas difficile pour vous;
Et quelques soient vos facilités tout ne sera pas facile pour vous.

6 août : Mon nouvel enfant vient de naître.

Mon nouveau recueil de poèmes, LETTRES GRIOTIQUES est enfin disponible aux Editions les Mandarines, vous pouvez également le commander auprès de votre libraire.
Je serai présent à l’inauguration de la librairie lorientaise A la ligne le 4 septembre pour des lectures et dédicaces…

31 août : Chers amis voilà le beau reportage signé par la journaliste Céline Dupeyrat pour France 3 Pays de la Loire.

Prochain rendez-vous samedi 4 septembre à Lorient pour l’inauguration de la Librairie À La Ligne. Les Editions les Mandarines seront également présentes.

15 septembre

JE NE SUIS PAS MIGRANT

Je ne suis pas Migrant
Je ne suis pas exilé
Je ne suis pas homme de couleur
Je suis un enfant de tous les pays.

Je suis un être de bâtonnets
Semblable au vin panaché du pays
Semblable à la canne à sucre
Semblable au ballet dansant de l’oiseau-griot.

Je ne suis pas Migrant
Pas étranger
Pas même apatride

Ni diaspora
Ni expatrié
Ni réfugié
Ni même immigré

Je suis un petit corbeau des mers en ébullition
Un champ hybride en labour
Un haillon d’écorce en résolution
Un semeur de bleu, de coton, de riz…
Pour le petit manuscrit des peuples.

Je ne suis pas demandeur d’asile
Ni sans papier
Ni sans carte d’identité de ma langue
Ô je suis cet enfant qui a marché saison après saison
à la recherche d’un refuge.

Je ne suis pas Migrant
Je suis une lueur de colombe
Une flamme de liberté
Une ténacité d’acier
Un rêve en marche

Ô je ne suis pas Migrant !
Je suis un homme libre
Le monde est mon pays
La terre est ma demeure.

Falmarès
Nantes, le 2 septembre 2021

6 octobre

Grâce à l’effort, au courage et au soutien de nombreuses personnes, j’obtiendrai un titre de séjour pour une année, renouvelable…

Lire l’article de France3 en cliquant ICI

« On doit rester prudent. C’est une décision humaine. On ne sait jamais. Tant qu’on n’a pas la carte de séjour dans la main on ne peut pas être rassuré à 100%. Emotionnellement c’est dur. Chaque jour qui passe est difficile. Je suis stressé. Même si je ne le montre pas, pour ne pas transmettre aux personnes qui m’entourent et me soutiennent mes angoisses. Je suis toujours inquiet… » Falmarès

8 novembre

À MON PÈRE
O toi mon père,
Je t’écris ce matin en versant des larmes
Comme l’assaut d’un déluge hivernal
Voilà six ans déjà que tu n’as pas vu mon visage
Voilà six ans que j’ai émigré la terre natale de mon pays
Dans les tristes et malheureuses conditions.
Et ma mère couchée depuis douze saisons déjà
Nous observe du haut de sa tombe
Comme la marche d’un satellite métavers.
O toi mon père,
Je t’en supplie ne pleure pas,
Au nom de ma défunte mère ne pleure pas
Car le plus triste des voyageurs est celui
qui n’a pas voyagé.
Falmarès
Nantes, le 1er août 2021

Je suis avec Patricia Allio et son groupe du 10 au 13 novembre à Rennes pour « Dispak dispac’h »

Un entretien à propos de « Dispak dispac’h » avec Patricia Allio en cliquant ici

19 décembre

VINGT ANS

Que la jeunesse est belle et ténébreuse.
À vingt ans,
Tu as vaincu le froid
Tu as vaincu la fatigue et le quotidien humain

Que les nuits d’exil sont comme une longue marche vers le poème.

Alors,
Tu as dompté le poème d’un long baiser dans l’intimité.

Alors,
Le soleil des racines.

Alors,
À toi la gloire des tam-tams de ta race
Sous la nuit blanche de décembre
La nuit libre de tous les maux colmatés du monde.
Et de tous les maux qui nous emmerdent.

À toi la muse aux seins palpitants
Sous les cocotiers de France

À toi la lune de miel qui fait don de champagne à une célèbre passante sous la fenêtre.
Que la jeunesse est belle et rude.

À vingt ans,
Tu es toujours en harmonie musicale avec ta maison,

Toujours curieux,
Toujours à la découverte de l’autre
Pour un partage culturel à la gloire
à la grande gloire du Monde.

À vingt ans, la vie est belle et ténébreuse.
C’est le jour de mes vingt ans aujourd’hui. MERCI pour vos nombreux messages qui me touchent profondément.

 

2022

Janvier

Mon discours Il y a deux ans, lors de la remise de nos diplômes d’ambassadeurs de la Paix, ma marraine Béatrice Leclercq et moi à Tignes en Savoie.

Février

ENFANCE

Rien !
Rien qu’un simple vaste océan limpide, o songe.
Enfance, sourire corporel de l’âme.
Rien qu’un fier déluge de zéphyr.

Enfance O extase !
O que j’ai coutume de courtiser
Dans le jardin énigmatique de la femme noire.

Quand toutes feuilles tropicales tombent
Quand toutes forêts de ma mémoire aboient
Je bois du sirop de coco et du lait de vache de ma grand-mère
Alors tout mon corps est ivre de gaieté.

O que j’assaisonne les contes de bois anciens
O que je baigne le corps ectasique semblable au beurre de karité
Dans le miroir intérieur de la femme noire
Berceuse ! J’habite ainsi les sentiers gris de l’enfance
Comme le fier petit cheval blanc de l’adolescence.

Ainsi !
L’enfance, une ode à la liberté la plus libre de toute chose.

O enfance, quelles extases !
Quelles festivités !
Enfance, ma joie, mon amour absolu.
Comme je me souviens de toi !

Falmarès

Mars

Savons-nous vraiment ce que représente une paix ?
Savons-nous vraiment l’importance d’une vie humaine sur terre ?
Je suis contre la guerre !
Je suis pacifiste !

Avril

Mai

Avec le temps, j’ai compris que la poésie tout comme l’amour sont deux choses irrationnelles, elles dépassent l’entendement, elles sont tout simplement la pure manifestation de l’émotion.

 

Suivez l’artiste sur Facebook et sur Instagram

4 réponses
  1. rudolphesplesdin
    rudolphesplesdin dit :

    une phrase de Mandela
    dans la vie on a toujours le choix aimer ou détester
    assumer ou s’enfuir, avouer ou mentir
    être soit même ou faire semblant
    instapoète rudolphe s plesdin
    bravo Falmarés
    PS De la nègritude vous êtes ?

    Répondre
  2. Isabelle
    Isabelle dit :

    Bonjour Falmarès, je viens de lire ton recueil de poèmes « Soulagements Tropiques printaniers ». C’est beau. Je suis heureuse de t’avoir rencontré à Belle Ile et j’espère te revoir, à Saint Malo peut-être.
    Isabelle

    Répondre
  3. GABILLET Mathieu Geneviève
    GABILLET Mathieu Geneviève dit :

    Jeune homme sympathique, courageux, vous avez raison de continuer à étudier , à vous cultiver. Il faut reconnaître qu’en France de nombreux poetes vous ont précédé et ont porté la langue française à une hauteur rarement dépassée aujourd’hui tant le public français est peu exigeant, tant la notoriété facile, la renommée souvent usurpée. Relisez nos poètes, Mallarmé, Corbières, Bonnefoy, Reverdy, Tristan Bernard…idem pour les poètes européens et américains, E.Poe etc… Voilà la seule voie vers un art difficile, exigeant. Le reste s’effacera malgré ses retombées très opportunes.

    Répondre

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Répondre à Francis Friedlander Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *