Une vie, une tranche

 

Cette chronique est une ouverture vers la littérature… Je vous fais part de mes lectures du jour sans hiérarchie de valeur (ou disons le moins possible) et tente d’en expliquer son contenu en des impressions personnelles à travers des positionnements francs et à la fois contradictoires ; pour que la question soit un point de passage, un lieu où l’on cohabite nous autres : êtres humains, simples mortels cherchant sa consolation existentielle, son sens juste de singe savant sachant jacasser.

Merci d’avance de me suivre et au plaisir !

Bonne lecture !

 

Tennessee Williams
Un tramway nommé désir

Cette pièce de théâtre écrite après guerre est un sommet de véracité, une chronique du vivant ; une fable sociale, une tragédie d’une modernité tout à fait innovante.

Le décor est planté à la New Orléans où Blanche le personnage principale vient se réfugier chez sa sœur : Stella… Son mari : Stanley se comporte mal avec les autres protagonistes, en jaloux possessif, l’orgueil braque. Il sème vite la pagaille entre les deux sœurs en suspicions sournoises, en obscénités dégradantes, négligences affichées de sadique, colérique à peine dissimulé.

Blanche personnage tendre et perdu mais aussi versatile et puérile, va se faire détruire irréversiblement dans ce ménage à trois jusqu’au climax final dans une ambiance caniculaire voire éthylique de ce sud des États-Unis.

On peut dire que Tennessee Williams est un dramaturge a l’engagement féministe, un sorte de #Mee Too pour une martyre… Cette victime « consentante », cette femme sous l’influence d’un homme oppressant est un symbole d’injustice, preuve accablante de la toute puissance paternaliste, souverainiste d’une malhonnêteté au pouvoir, à son acmé, à son apogée…

Les mentalités progressistes d’une société, l’engagement durable pour l’égalité de tous, je veux parler du vrai humanisme est le seul devoir que nous avons à faire et la seule issue possible d’un vivre-ensemble, en accord avec le vivant et ses bouleversements.

 

Jean Meckert
Les coups

Ce livre est frappant… N’y voyez pas un mauvais jeu de mots !

C’est l’histoire d’un manœuvre qui tente de se faire une place dans la société… Il est bourru, plutôt taiseux, sa communication dans ses intentions et ses désirs laisse à désirer ; ce qui provoque inévitablement quiproquos et non-dits avec son amoureuse, sa belle famille ou encore ses collègues de bureau…

Une chronique urbaine, une tragédie troublante à la fois comique et lucide, où l’aigreur, la torpeur ne l’emporte jamais sur le côté vivant, sagace…

Son style d’écriture est percutant, incisif, d’une sobriété riche et d’un vocabulaire argotique, florilège exhaustif du jargon de l’ouvrier à l’usage au siècle dernier.

L’humain à l’os comme le récit amer de la révolte d’un maudit, les turbulences d’un raté en un théâtre des vanités, témoignage de la misère sociale et ces conséquences collatérales : la solitude subie, le ressentiment consenti ; des dérives de la victimisation aux ravages de l’individualisme grandissant en ces décennies post-capitalistes, néo-industrielles (années soixante dix).

 

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