Quand Bruxelles devient une œuvre dessinée
En stage à l’espace multimédia, j’ai rencontré Nicolas Savignat qui vient y préparer un projet d’édition :
Nicolas, peux-tu nous présenter ton nouveau projet éditorial ?
Oui, bien sûr. Je crée un livre d’édition indépendante, “No légend”, pour raconter une journée de balade à Bruxelles. Je traverse différentes communes, différents arrondissements, en observant la ville à travers le dessin, l’écriture, la recherche typographique, les vues urbaines, les cartes, la signalétique…
Tout cela crée une ambiance particulière : une effervescence humaine, très vivante, mais sans chercher à flatter Bruxelles. J’essaie plutôt d’en montrer la complexité.
Qu’est-ce qui t’intéresse dans cette approche ?
Ce qui compte pour moi, c’est de tisser des liens. Je veux construire des passerelles entre différentes techniques : le dessin, le texte, les micro-trottoirs, et surtout la place de l’humain dans un bouillon multiculturel et métissé. Bruxelles est une ville atypique, et j’aborde ce projet comme un récit de voyage, presque comme un guide touristique… mais un guide de l’alternative, de l’urbain, de ce qui se cache derrière les façades.
L’idée, c’est que le lecteur ne reste pas enfermé dans le livre, mais qu’il ait envie d’en sortir pour bondir vers l’extérieur.
Quels sont les lieux qui t’ont particulièrement marqué ?
Les anciens Hospices, par exemple. C’est un ancien hôpital transformé en ateliers d’artistes. On y trouve aussi une boulangerie écologique, des espaces culturels, des lieux d’accueil pour demandeurs d’asile, et même des dispositifs de protection pour les travailleuses et travailleurs du sexe.
C’est un endroit où tout se croise : l’aide, la culture, la création.
D’autres lieux t’ont inspiré ?
Oui, le Parc Village. C’était une ancienne grande forêt près des voies ferrées. Aujourd’hui, ils y ont construit une cafétéria et des espaces de jeux pour les enfants, en utilisant des objets et des matériaux recyclés. C’est un vrai exemple de réappropriation collective et écologique.
Et du côté des médias indépendants ?
Je me suis beaucoup intéressé à Radio Panik, une radio indépendante située du côté du quartier européen. C’est un vrai point de croisement entre radios libres. Elles y partagent des informations culturelles, des marchés de permaculture, des collectifs… Parmi les émissions, il y a Diboutik Radio, animée par un ami à moi.
Tu parlais aussi de restaurants solidaires ?
Oui, notamment La Cassonade, un restaurant solidaire installé dans une ancienne usine de sucre à Molenbeek. Là-bas, tout est fait avec de la récupération. Le chef change chaque jour : parfois japonais, parfois français, africain…
Ils ont un système super : c’est le client précédent qui paye ton repas, et toi tu paieras pour celui qui vient après. Il y a aussi un potager, et énormément d’autres initiatives à l’intérieur. C’est un lieu de partage et de circulation humaine.
La prochaine étape de ton projet d’édition ?
Je souhaite lancer un appel aux dons pour soutenir mon projet via une plateforme de financement participatif au mois de janvier…



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