A la découverte de la Citadelle de Port-Louis
Sortie à Port-Louis où le musée de la Marine rend hommage à la photographe Germaine Kanova, une photographe de guerre française méconnue, à travers une exposition qui s’inscrit dans les commémorations du 80e anniversaire de la Libération de Lorient.
A travers une cinquantaine de photographies, l’exposition retrace son parcours au sein du Service cinématographique de l’armée entre novembre 1944 et mai 1945, capturant des moments poignants de la Libération. Parmi les œuvres exposées, on trouve des clichés de la découverte du charnier de la citadelle, où soixante-neuf résistants ont été exécutés par les forces allemandes.
Germaine Kanova, décorée de la Croix de guerre avec étoile de bronze pour son courage, a laissé une œuvre marquée par l’empathie et le souci du témoignage.
Nous en avons profité pour visiter le musée national de la Marine qui expose une collection exceptionnelle de maquettes de bateaux traditionnels du monde entier. Ces modèles ont été réalisés au XIXe siècle à partir des observations de l’amiral François-Edmond Pâris lors de ses expéditions.
Chaque maquette illustre avec précision les techniques de construction navale propres à différentes cultures maritimes. Elles constituent une référence précieuse pour les historiens et ethnologues étudiant la navigation ancienne. Présentées dans un cadre historique, elles offrent une immersion fascinante dans l’art et la science du modélisme naval.
L’exposition « De la carpe aux Merlus, Nouveaux trésors et regards d’aujourd’hui » célèbre l’enrichissement des collections grâce à des dons et acquisitions récentes. Objets rares et métissés – porcelaines, armes, meubles – témoignent des échanges culturels entre l’Europe et l’Asie aux XVIIe et XVIIIe siècles. Pour un regard original, le musée a invité le Football Club de Lorient à sélectionner des œuvres coups de cœur en résonance avec leur parcours.
La Compagnie des Indes a joué un rôle majeur dans l’histoire de Port-Louis. Au XVIIe siècle, cette ville est devenue un centre névralgique pour le commerce avec les Indes orientales, servant de point de départ et d’arrivée pour de nombreux navires. La Compagnie des Indes française y a établi des entrepôts pour stocker des marchandises exotiques comme les épices, la soie et le thé, avant leur distribution en Europe. Ce commerce a grandement contribué à la prospérité économique de la région, transformant Port-Louis en un centre commercial dynamique.
Cependant, l’histoire de la Compagnie des Indes à Port-Louis ne se limite pas au commerce des épices et des textiles. La ville a également été impliquée dans le commerce triangulaire, un système commercial infâme qui reliait l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Les navires partant de Port-Louis transportaient des produits manufacturés européens vers l’Afrique, où ils étaient échangés contre des esclaves. Ces esclaves étaient ensuite transportés dans des conditions inhumaines vers les Amériques.
À leur arrivée dans les colonies américaines, les esclaves étaient vendus pour travailler dans les plantations de sucre, de coton et de tabac. Les produits de ces plantations étaient ensuite ramenés en Europe, complétant ainsi le cycle du commerce triangulaire. La Compagnie des Indes a ainsi joué un rôle clé dans la perpétuation de l’esclavage et l’exploitation économique des colonies. En savoir plus
Aujourd’hui, le musée de la Compagnie des Indes permet de revisiter cette histoire avec lucidité, en rendant hommage aux victimes et en éclairant les enjeux d’un passé qui continue de résonner dans notre présent.
Le site du Musée : https://musee.lorient.bzh/































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