L’aventure au service de l’humain

Suite à son article du 12 avril (La différence est une force), Saiko a souhaité rencontrer Pierre Meisel, Skipper, co-fondateur et directeur de la Team Jolokia, pour adhérer à l’association et lui poser quelques questions…

Que signifie « Jolokia » ?

C’est un mot indien signifiant « piment », nous l’avons choisi pour « pimenter la vie », « pimenter les équipes »…accepter le goût, ce qui sort de l’ordinaire !

Racontez nous votre parcours, d’où vient l’idée de créer ce projet ?

Etudiant en sociologie et philosophie, j’ai fait une pause avant de commencer une thèse. Je me suis lancé professionnellement dans la voile pendant 2 ans et j’ai eu l’idée avec Gonzague de Blignières et Eric Bellion d’expérimenter la mixité sociale sur un bateau. Le projet Jolokia a ainsi commencé…

Selon vous la diversité dans la société est plus présente qu’avant ? Et dans les entreprises ?

On en parle plus qu’avant mais on en parle de façon négative, quelque que soit le type de personnes…La diversité, nos différences physiques, culturelles, de genre, est trop souvent sources d’incompréhension, de peur ou d’exclusion. L’objectif de Jolokia est de parler de façon positive des diversités. En entreprise, on commence a avoir envie de faire de l’inclusion.Cela progresse, il faut continuer !

[La loi de 1987 oblige les entreprises a embaucher 6 % de personnes en situation de handicap]

Comment la notion de compétition peut aider les personnes en situation de handicap ?

La compétition est synonyme d’ambition, elle fait rêver et permet de se motiver…

Comment faites vous pour financer votre projet ?

4 entreprises nous soutiennent, ainsi que la Ville de Lorient et les Ministères sociaux (Travail, Jeunesse et Sport, Cohésion sociale)

Sur notre budget de 400.000€, 200.000€ sont consacrés à l’entretien du bateau et 130.000€ pour les salaires des 5 emplois.

Quelles sont vos prochaines courses ?

Les Prochains défis sont l’Armen race : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ar-men_race

et la Fastnet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fastnet_Race

Comment peut on soutenir votre projet ?

Parlez de nous, comme vous avec votre journal, devenez membre de l’association, comme toi Saïko, ou bénévole à un de nos événements…

Comment est-il possible de voir le bateau et rencontrer l’équipage ?

Le bateau est à côté de la Cité de la voile. Il est possible d’organiser des sorties en groupe, contactez la Team Jolokia par mail : contact@teamjolokia.com ou passez nous rendre visite à La Colloc – 42 avenue de la Perrière 56100 Lorient.

Samedi 20 mai 2017, nous participons à la journée Navisport pour les personnes en situation de handicap avec aussi les Pen-Duick 3 et 6, de l’association Éric-Tabarly : http://www.navisport56.com/

Merci Pierre et bon vent !

Retrouvez la Team Jolokia sur https://www.teamjolokia.com

Invitation à la poésie

 

Rencontre avec Marc Martinetti, auteur d’un recueil de poésie, par ailleurs rédacteur de notre webjournal !

En amoureux de la poésie, il apprécie la beauté du monde « Telle qu’elle est »  et non pas « telle qu’on voudrait qu’elle soit ». Marc écrit des poèmes depuis sa jeunesse, et sur un blog* à l’espace multimédia depuis deux ans. « J’écris comme cela me vient, sans filtre, sans contrainte. Je m’inspire de toutes les petites choses de la vie quotidienne. Une balade en bord de mer, un nuage qui passe, un oiseau qui s’envole…J’ai appris à éduquer mon regard. »

Toujours son Bled sur lui pour améliorer son orthographe, vous pouvez croiser cette homme libre sur des bancs au Nourriguel ou au Kernével, chérissant la mer, se délecter de ses auteurs favoris (Verlaine, Rimbaud, Hugo ou Baudelaire).

Marc illustre ses mots par ses dessins, et décide sous la pression de ses lecteurs sur le web de publier un recueil de poésie. « J’ai envoyé mes textes et mes dessins à cinq maisons d’édition, choisies au hasard sur Internet ». Quelques mois plus part paraît « Recueil de poésies » aux éditions Amalthée.

Marc manifeste aussi de l’intérêt pour la philosophie et l’histoire …Il recommande la lecture de Spinoza, Ivan Illich ou l’historien Henri Guillemin.  « On confond l’évolution et le progrès. Dans La vie de l’esprit, Hannah Arendt explique que la vie sociale et spirituelle tombent en désuétude et qu’il faut consacrer sa vie à autre chose qu’au travail. Chez les philosophes grecs, on devait se consacrer à la vie de la cité, être citoyen. Mais qu’est-ce être un citoyen si on consacre tout son temps à travailler ? » nous interroge-il…

Son livre est disponible à la librairie Aux vents des mots, 7 rue du Port à Lorient

Ou sur le web : http://editions-amalthee.com/catalogue-livres-editions-nantes/poesie/recueil-de-poesies/

« Salut à toi lecteur, j’aimerais me présenter mais cela m’est impossible. Je suis un personnage qui s’ignore. Et je vais mourir dans peu de temps. Je suis né il y a quelques mots, j’ai commencé à exister il y a quelques heures au moment où mon auteur a commencé à imaginer cette histoire. Je ne peux dire mon âge, peut-être dix-sept ans, peut-être soixante. Je suis un garçon ? Une fille ? Pour l’instant je n’en sais rien, je ne suis qu’une idée. Ma description physique ne sera possible que lorsque l’auteur l’aura décidée, choisie. C’est une sensation étrange que celle d’être mais sans réellement avoir d’existence propre, tout ce que je sais, tout ce que je suis, c’est mon auteur qui le détermine, il peut faire de moi un idiot mécréant ou une riche princesse. » Extrait de Imagination sur papier blanc.

* http://invitationalapoesie.blogspot.fr

Par Nicolas

Auto-portrait d’une étudiante

Par Marinella

Dans le cadre du cursus scolaire en licence action sociale et santé (ASS), à l’université Bretagne Sud, situé à Lorient, les étudiants ont pour obligation de trouver un stage d’Avril à Juin. Ce stage étant une passerelle entre les études et le monde professionnel, il est soumis à différentes obligations. La durée, le thème du stage qui doit rester en lien avec la licence, et le quotas horaire qui ne doit pas dépasser les 35h/semaine. Ce stage nous permet de nous lancer dans la vie active et de mettre en pratique nos savoirs acquis, lors des trois années de licence.

Car, il faut le dire, cette licence recouvre beaucoup de disciplines et de thématiques différentes dans le secteur du social et du médico-social. Chacune des trois années est décomposée en deux semestres avec une moyenne de 24 matières par année. En voici quelques unes : La psychologie de l’enfant, du travail. La sociologie du handicap, de l’exclusion, La politique des personnes âgées, de l’enfance, du handicap, La gestion d’une association, La comptabilité générale, Les finances publics, Le droit des collectivités territoriales, Le droit du travail, Le droit des établissements sociaux et médico-sociaux. Comme vous pouvez le voir, cette licence reste très vaste et générale mais apporte des connaissances importantes dans le secteur social et médico-social afin de pouvoir se situer, de connaître la législation, et d’enrichir sa culture générale. Pour clôturer la dernière année, le stage est le passage obligatoire.

C’est pour ces différentes raisons que j’ai choisi le centre social du Polygone, issue de l’association Patronage Laïque Lorientais (PLL), comme lieu d’accueil de stage. Je vais pouvoir découvrir les différents domaines (animation, bénévolat, aide aux devoirs, cours de français pour adultes etc). Le centre social est une grande opportunité pour moi. Je pense que j’ai une grande chance de pouvoir appréhender différents métiers, étant encore indécise sur mon projet professionnel. Dans le cadre de la licence, j’ai été amené à étudier différents publics : personnes en situations de handicap, enfants, adolescents, familles en difficultés financières, sociales… Durant ce stage, ma mission sera plus centrée sur le projet de vacances (été 2017) pour des familles en difficultés financières : « camping partagé »,sur lequel travaille Laure, ma tutrice de stage et Dina (animatrice). Je suis très curieuse de travailler sur ce projet, j’ai déjà réalisé un projet de but en blanc, dans le cadre de ma licence mais nous ne l’avons pas mis en pratique. Quand j’entends parler projet, mes cours d’action sociale et santé résonnent dans ma tête et je pense  à :objectifs, avantages, inconvénients, partenaires, financements…

Le personnel du centre social m’a accueilli très chaleureusement en me souhaitant la bienvenue. Ce stage se finalisera par un rapport sur le structure ainsi que d’une note d’étonnement. Je vais devoir mettre mes compétences en avant afin d’obtenir de bons résultats pour l’obtention du diplôme de la Licence Action Sociale et Santé.

Gérald Rollo, un champion de judo dans le quartier

Par Saiko et Nicolas

Rencontre avec Gérald Rollo, une figure du quartier Frébault, sportif parmi les plus médaillés de France, professeur de judo à l’« A Frébault Lorient Judo ».

A 6 ans, il se met au judo à l’ASAL pour canaliser son énergie débordante.En 1989, à 21 ans, alors marin-pêcheur, il perd 95 % de sa vue à cause de la maladie de Leber, une atrophie bilatérale des nerfs optiques qui le laisse dans un état visuel de brouillard.

Ceinture noire de judo, il continue son art martial en réadaptant son style avec le judo handisport qui est toujours en contact et met un an et demi à trouver son style de combat.

En 2000, alors qu’il est victime de moquerie sur ses succès en handisport, il décide de concourir en valide (+73 kg) et finit 3 ème au championnat de France.Il participe à cinq Jeux paralympiques, dont une médaille d’argent à Atlanta (1996) et une médaille de bronze à Sidney (2000). Il nous confie le succès grandissant de cette manifestation, du changement entre Atlanta qui a rencontrait peu d’engouement et Pékin, Rio et Londres où les JO ont connu une bonne affluence.

Gérald a aussi été champion du monde en 1998 à Madrid et trois fois vice-champions du Monde. Il a décroché aussi sept fois le titre de champion d’Europe et  34 titres nationaux depuis sa première participation en 1990. Avec Sandrine Martinet qui avait offert à la France sa première médaille d’or à Rio en 2016, Gérald est fier d’être ambassadeur du judo handisport. Gérald permet de populariser cette discipline et d’augmenter le nombre de licenciés.

Il a effectué 7 voyages au Japon avec la fédération Handisport, et confie à Saiko (originaire du Japon) ne pas apprécier les poissons vivants qu’on lui sert dans un bol au petit déjeuné… Il s’est rendu à Tenri, la célèbre université du Kansai qui sort des judokas exceptionnels par leurs qualités techniques, où Gérald passait 7h par jour sur le tatami !

Un des bénévoles animateurs depuis 1996, le club A Frébault Lorient Judo compte aujourd’hui environ 210 adhérents dont une quarantaine de seniors et vétérans, 120 jeunes des juniors aux benjamins et une cinquantaine poussins, prépoussins et babydo.

Le judo permet de canaliser son énergie, et de s‘éduquer par son code moral :  www.ffjudo.com/les-valeurs

Gérald insiste sur l’accessibilité au sport : « On doit donner la possibilité de pratiquer le judo par tout le monde même si certaines personnes ont des difficultés, on les accepte. On trouve une solution pour qu’elles puissent venir. Nous accueillons 2 personnes handicapées visuelles, 3 déficients mentaux et un handicap physique. »

« Ce club repose sur la convivialité et l’esprit d’entraide entre les familles accueillies.Le nouveau dojo a permis au club de rester implanté dans le quartier dont 80 % de nos judokas sont issus » nous précise l’entraîneur principal du club.

Il est fier de citer les 2 sportifs du club qui étaient à l’honneur des lauréats des Trophées du sport de la Ville de Lorient en 2016 : Cindy Denigot et Damien Hébras

Gérald travaille depuis 1992 au service des sports de la Ville de Lorient, il aide à organiser des manifestations telles que la Fête du sport et les stages sportifs pour les jeunes pendant les vacances. Il intervient dans les écoles sur les nouveaux temps de loisirs (NTL) pour sensibiliser au sport et handicap.

Marcel Le Guilloux, comédien du quartier

Marcel Le Guilloux est de retour dans le sud de Lorient, quartier qu’il a fréquenté il y a 50 ans.Il se souvient ou croit se souvenir de l’existence d’un marché au quartier Frébault ! Ouvrier de l’arsenal pendant 10 ans, il exerçait le métier d’ajusteur-mécanicien.

Révélation culturelle avec le théâtre en 1980 au Plateau en toute liberté avec Jean-Christophe Quef à Keryado. Premier succès de la pièce « Des souris et des hommes », d’après un roman de l’écrivain américain John Steinbeck, jouée devant 3500 spectateurs en quelques mois à Lorient. C’est parti, il intègre la troupe « Avant hier, demain après » à Quimper et devient régisseur, constructeur de décor, conducteur, éclairagiste…

Avec Christine Le Pen, ils créent Le Théâtre de l’oeuf en 1982, écrivent leur premier spectacle « Le rêve de Colin » et partent en tournée bretonne pendant 2 ans.

Pendant 10 ans, Marcel aura de nombreuses expériences à Paris où il part en 1987 : figuration cinéma, pièces en banlieue…Il deviendra membre de L’Attrape théâtre, « Un théâtre de découvertes, sur l’ensemble des arts vivants et ouvert sur tous les publics. ». Ils joueront « l’illusion comique » de Pierre Corneille au Théâtre de Ranelagh et partiront pour une tournée africaine avec ce spectacle.

Il créé « Johnny…Perpète », un spectacle « à partir de paroles de chansons de Johnny Hallyday, une déambulation sur les chemins sensibles de la vie. », déjà joué plus de 1000 fois…

En 2002, Marcel s’installe à Lanester et continue sa vie d’artiste en tournée.

En 2014 et 2015, il intervint au Polygone avec la Bande à Grimaud pour animer le quartier, tisser des liens autour d’ateliers théâtre, spectacles, sorties… La fête de la Brajénia, banquet spectacle au restaurant de la résidence Agora a réuni près de 120 convives de toutes les générations.

Il pose ses valises en 2017 à Lorient dans le quartier de Kéroman, proche du quartier Frébault qui l’aura vu grandir.

Son intarissable curiosité pour les arts le pousse à s’intéresser aux expositions et spectacles dans le pays de Lorient. Il me confie s’aider du site Sorties de Secours (www.sortiesdesecours.com) pour s’informer. L’artiste ne roule pas sur l’or, il reste à l’affût des bons plans…Attentif au débat citoyen, il participe autant que possible aux réunions et reste fidèle à ses origines ouvrières.

Son actualité va le mener à Paris en mars où il jouera « Au bout du comptoir la mer » lors d’un festival autour des textes de l’auteur Serge Valetti. En avril, vous pourrez l’écouter à la Médiathèque de Caudan. Il sera cet été dans le Off du festival d’Avignon, un grand rendez-vous les amoureux du Théâtre…

Le site web de sa Compagnie  « Le théâtre de l’oeuf » a été réalisé à l’espace multimédia du Polygone :

http://theatredeloeuf.weebly.com

N’hésitez pas à cliquer sur son site pour découvrir tous ses spectacles et à l’inviter pour jouer ses petites formes dans votre appartement ou dans un café de votre quartier ?

Par Nicolas

Le tour de France à vélo par Fabien pour le don du sang

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Don du sang, c’est urgent ! 

Par Marc

C’est à l’occasion d’une collecte de sang que l’idée lui est venue de faire son tour de France pour sensibiliser un maximum de personnes au don du sang.  Son projet a commencé le 17 août et s’est terminé le 25 septembre 2016.

Son trajet a commencé à Lorient, puis il a continué par Vannes, Saint-Nazaire, Nantes, La Roche-Sur-Yon, la Rochelle, Saintes, Angoulême, Périgueux, Villeréal, Agen, Montauban, Toulouse, une pause de deux jours à Rouvenac, Carcassonne, Murviel-lès-Béziers, Montpellier, Nîmes, Avignon, Montélimar. A Valence une Pause de 4 jours à mi-parcours.Ensuite il prit le train jusqu’à Bourg-en-Bresse et reprise du vélo jusqu’à Maçon, Moulin, Saint-Amand-Montrond, Loches, Candes-Saint-Martin, Angers, Châteaubriant, Rennes, Redon, Vannes et Lorient !

Dans la plupart des villes qu’il a parcouru, Fabien était accueillit et logé par des bénévoles qui le soutenaient dans son périple.

Fabien, à 100 pour sang !

 

Son objectif était avant tout de faire connaître et de inciter les habitants des villes étapes à donner leur sang, ce qui est primordial pour sauver des vies humaines.

Christian Le Clainche, Président départemental du don du sang l’a soutenu tout au long de son périple et a assuré la logistique.

Un comité d’accueil l’attendait à son arrivée à Lorient, les responsables et aussi beaucoup d’amis et de bénévoles.

 

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Fabien remercie sincèrement toutes les personnes qui l’ont soutenu et aidé tout au long de son odyssée, certainement qu’il en gardera de très bon souvenirs ainsi que de nouvelles amitiés.

Un blog a été réalisé à l’Espace multimédia du Polygone pour suivre son aventure : http://a100poursang.weebly.com/blog

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A Lorient, la Maison du don du Scorff, située dans l’enceinte du  Marc Centre Hospitalier, permet aux donneurs d’effectuer un don de sang tous les jours sur rendez-vous.A l’heure actuelle, aucun produit n’est capable de se substituer au sang humain. C’est pourquoi l’Etablissement français du sang et les acteurs de la transfusion sanguine comptent sur les donneurs.

Auto-portrait

J’avais aux alentours de 18 ans lorsque après un départ de chez mes parents je m’aventurai sur la route en stop en direction de Moustier Sainte Marie.Pourquoi ce choix ? Parce que j’étais convaincu que l’expression la plus authentique de ma personnalité était le dessin !

Inexpérimenté j’invitais avec mon doigt en évidence les conducteurs à me déposer dans cette ville. Mon aspiration était de trouver une activité épousant mon ressenti le plus profond, à savoir l’expression graphique.A l’époque, jeunesse oblige, j’étais insouciant mais convaincu de mon chemin

Rien ne pouvait m’en détourner. Arrivé sur place tel un vagabond aux cheveux longs et bouclés je frappais aux portes ! Il y avait des tas d’opportunités et l’on me prit à l’essai dans un atelier-magasin. Je dormais dans un studio qu’une jeune fille m’avait dégotée…

Dans ce studio, seulement l’essentiel pour vivre : Une pièce avec un coin cuisine, un espace pour dormir, un autre pour se soulager et pour se laver ! Je ne me souviens plus s’il y avait un coin de table dans ce lieu de vie exigu pour lire, quoi qu’il en était quand je me présentais face à la responsable, je devais exprimer mes talents artistiques. Naturellement j’exprimais le ressenti émotionnel qui perdurait au plus profond de moi-même, à savoir un état de quiétude. Je doute que cela correspondait aux attentes mercantiles de la maison. En moi-même, un moment de dualité comme toujours, mais bien vite ce qui constitue mon essentiel prit le dessus, à savoir mon aspiration naturelle libérée de tout contenu égocentrique.

Ce studio jouait plusieurs fonctions :
La première et la plus raisonnable était d’avoir un espace pour me loger le temps que la prise à l’essai soit concluante ou pas.
La seconde plus intime était l’occasion de me retrouver avec moi-même, vaste programme !

Donc apprendre à me connaître … Ce chemin à l’intérieur de moi devait être révélateur et essentiel pour me comprendre.A partir de ce moment-là j’ai pris conscience de mes freins et de mes potentialités ! A savoir qu’il faut que je sois authentique et pour cela il faut que je puisse déverrouiller mes freins.

Alors lorsque mon attention s’orientait vers l’intérieur de moi-même je découvrais avec étonnement que nombre de mes émotions étaient coincées ! Elles ne fournissaient donc plus le travail nécessaire à leur intégration dans l’organisme. Insouciant comme à l’habitude je ne m’interrogeais pas ! A tort car seule une prise de conscience m’aurait permit de domestiquer cet état tumultueux, état émotionnel qui une fois apprivoisée tel une créature obéissant à son maître devient compréhensive…

C’est un contenu personnel affranchit de toutes tensions familiales ! Ce qui demande d’être dans un exercice de détachement, autrement dit c’est se distancier peu à peu du cocon protecteur qui assure la protection de la larve humaine que nous sommes tous potentiellement. Comme personne ne me l’avait dit se fût une découverte quelque peu sauvage. Tel un enfant perdu dans la forêt tumultueuse de son intériorité, je m’aventurais parmi mes fantasmes en voie d’éclosion. Illisibles qu’ils étaient pourtant, ils devaient s’envoler pour s’émanciper ! Selon le temps passé dans cette prison doré les barreaux se durcirent…

Le cocon familial, c’est un foyer chaleureux dans lequel on voudrait vivre tout le temps. Mais l’appel de l’inconnu réveille les âmes sensibles. Alors pour s’émanciper et grandir intérieurement un envol est nécessaire. D’abord pour essayer ses ailes et voir comment on se situe par rapport à l’inconnu. Et c’est alors que le doute s’installe. Déjà au niveau température il fait froid. Mais il y a la chaleur humaine des rencontres secourables. Dans la vie il n’y a pas de hasard. Il y a un phénomène de résonance affective qui entre ligne de compte. Mais chaque rencontre n’est pas du hasard. Il y a une correspondance très étroite entre nous et les autres…

L’émancipation affective : A la sortie de l’adorable cocon familial qui sert de modèle à son épanouissement émotionnel, mental et spirituel, j’ai découvert le néant ! Le vide quoi ! Mes parents et leur secours indispensables m’invitaient à regretter mon enfance doré . C’est à ce moment que les façons de penser parentales s’ancrent durablement dans le for intérieur de tous individus. Telle une chenille nous avons tous besoin de devenir papillon ! C’est alors qu’apparaît la peur de cet inconnu indispensable à nôtre évolution, des rencontres incontournables…

Devant l’inconnu plusieurs solutions s’offraient à moi ! La première, la plus simple et la plus directe, était d’être pragmatique. La seconde, être rationnel, plus confortable car le mental s’immerge dans nôtre désordre émotionnel. La troisième, être spirituel parce qu’elle propose l’inversement de toutes nos valeurs. Et pour finir celle qui demande le plus d’investissement affectif parce qu’il faut être entier, ce qui veut dire être dans l’instant présent. Cette dernière est la plus exigeante mais nécessaire à la compréhension de soi-même,  autrement dit être authentique !

Louis Manrique

http://louismanrique.weebly.com