Kilimandjaro, un sommet pour une rampe

Suite à un accident de la route Yann Jandot se retrouve handicapé à vie. Deux solutions s’offrent à lui : subir son existence et passivement être un numéro de plus, ou rebondir en faisant confiance à la vie, qui si on y croit nous aide.

Quand on le voit gravir ce sommet mythique, avec des accompagnants, et partager des sports de table avec des enfants, on comprend que son choix est de vivre pleinement avec le handicap. Et cerise sur le gâteau, partager son expérience !

Yann Jandot, maire de la commune de Langoëlan, est un exemple à propager dans toutes les sphères de la société pour contribuer à améliorer le bien être de tous les handicapés. Je le revois désarçonné face aux marches d’un bâtiment administratif ! Tel est le lot de nombreuses personnes en situation de handicap…J’espère découvrir le film réalisé par André Le Moustarder, en tout cas c’est en projet avec Saïko et Nicolas au PLL 😉

Plus d’information sur ce site web : Sensibiliser au handicap et convaincre les pouvoirs publics à agir concrètement : gravir le sommet physique du Kilimandjaro, et le sommet de l’état : http://kilimandjarounsommetpourunerampe.over-blog.com

Louis

Comment ksé – Janvier 2020

Tout le programme du café associatif Comment Ksé, 19 Rue Joseph Talvas à Keroman

(L’adhésion est de 20€/an. Tarif réduit de 15€ pour les demandeurs d’emploi, les étudiants, les intermittents du spectacle et les personnes en situation de handicap.)

Site web : www.commentkse.fr

Le boeuf de la p’tite salle Vendredi 3 janvier – 19:30 – 21:30

Tous les premiers vendredis de chaque mois nous vous proposons un boeuf généraliste. Tout style de musique est accepté, on varie au cours de la soirée. Ramenez vos instrus et votre bonne humeur ! Débutants bienvenus.
Labo photo – Dimanche 5 janvier – 14:00 – 16:00
Galette des rois – Dimanche 5 janvier – 19:30 – 22:00

L’année dernière 3 rois sont tombés sur la fève, on espère cette année couronner des reines ! Galette classique ou aux pommes pour les réfractaires à la frangipane, venez goûter la galette du Comment Ksé et peut-être avoir la chance de gagner une petite fève mignonne ou kitsh

Et si on écrivait un magazine ?Jeudi 9 janvier – 18:00 – 19:30

Venez retrouver l’association « Chemin faisant » pour écrire, dessiner, inventer des histoires qu’ils publieront dans leur revue Le cri du Menhir. Vous pouvez aussi venir proposer vos textes/illustrations pour le fanzine du Comment Ksé.

Vernissage expo collectiveJeudi 9 janvier – 19:30 – 22:00
Exposition collective du 9 janvier au 5 février 2020.

Composer un ensemble à partir de différents fragments d’histoire.

Chaque artiste donne à voir sa définition d’un des mots suivants:

Itinérance
Souvenir
Errance
Voyage

Concert de Sylvain Geffroy Vendredi 10 janvier – 19:30 – 21:30

Pour un voyage dans les mots et les mélodies. Sylvain nous interprète les chansons des auteurs/compositeurs d’hier et d’aujourd’hui.

Causerie avec Isabelle Attard « Comment je suis devenue anarchiste » – Samedi 11 janvier – 19:00 – 21:30

Ancienne députée, Isabelle Attard livre ici le récit d’un parcours atypique qui l’a amené à siéger au sein de l’Assemblée nationale entre 2012 et 2017. A contre-courant de la plupart de ses collègues, elle en tire aujourd’hui un bilan assez contrasté. S’en est suivi une période de déconstruction puis de reconstruction politique durant lesquelles elle a personnellement conclu à la faillite du système politique actuel. Elle est désormais convaincue que seule l’anarchie est en mesure d’apporter des réponses aux questions sociales et écologiques en traitant le problème à la racine.
Entendant enfin tordre le cou aux clichés, elle profite de l’occasion pour réhabiliter le mot « anarchie » qui, pourtant, a longtemps été considéré comme une équivalence à celui de « démocratie » jusqu’au milieu du XIXème siècle. Il faisait alors référence à un régime politique où le pouvoir était détenu par une assemblée populaire et où tous les citoyens pouvaient participer directement aux délibérations sur les affaires communes. Une préoccupation grandissante que l’on a pu voir fleurir ces dernières années, de Notre-Dame-des-Landes à Bure, en passant par Commercy ou Saint-Nazaire.
Avec la volonté d’être la plus pédagogique possible, comme l’ont été la plupart des anarchistes, l’auteure nous invite à (re)découvrir les nombreuses expériences libertaires concrètes. Loin de toute nostalgie romantique, elle espère ainsi nous proposer une vision politique rafraîchissante, pleine de sens et d’espoir.

Fernand et sa régulièreDimanche 12 janvier – 19:30 – 22:00

Fernand et sa régulière c’est un conte musical écrit autour de chansons françaises des années 1930 Arletty, Mistinguett, Fréhel… avec Mickaël Jehanno et Moona Gay et mise en scène Vincent Spatari.

« Ohé les copains, v’nez vous rincer la gueule, ce soir je suis toute seule, il est mort ce matin ». Nini se retrouve seule après la mort de son Polyte, Polyte qui la battait, la trompait, la délaissait. Paumée dans les bas-fonds Parisiens, errant de trottoirs en troquets, une virée dans l’quartier d’l’arsenal va renverser son destin. C’est là qu’elle se découvre une force surhumaine et devient la Môme Catch-Catch qu’on paie pour casser des gueules…

Avec son nouveau jules, un peu bourru mais tendre comme du bon pain, ils parcourent les routes et racontent son histoire en chansons.

Concert de Gotas do Brazil Jeudi 16 janvier – 19:30 – 21:30

« Gotas do Brazil » est tout d’abord né d’une passion pour la bossa nova et la musique brésilienne en général la musique brésilienne en général (samba, baïan, et autres variétés brésiliennes…) en 2010. Aujourd’hui porté par 2 passionnés, dans une formation plus intimiste, Bertrand LOHEAC et Laurent GUILLOUZIC, qui sont avant tout guitaristes,… mais pas que !

Bertrand, de formation rock, musiques traditionnelles bretonnes, et orchestre, après 2 années passées en Afrique et 3 au Brésil, rentre « enchanté » de musique brésilienne. Il est aussi bassiste, contrebassiste, guitariste rythmique et percussionniste, et chanteur en « portugues do Brasil ».

Laurent, guitariste passionné, exigeant, énergique et sensible, excelle également dans le jazz et la musique celtique (guitariste et compositeur dans le Brian Mac Comb Band).

GOTAS DO BRAZIL c’est un visa musical destination Brésil, chaud et »balancé » ! Un air d’été au Comment Ksé !

Renaud c’est chiant Vendredi 17 janvier – 19:30 – 21:30

Il aurait pu reprendre du Sardou ou du Felman mais il a la voix qui va bien et le petit air mutin du chetron sauvage au même âge, l’âge où on l’aimait encore beaucoup…
Ben reprend Renaud, celui du XXe siècle, et c’est pas chiant du tout.

Labo photoDimanche 19 janvier – 14:00 – 16:00
Au bar de l’étoile rouge (théâtre en chanson) – Dimanche 19 janvier – 19:30 – 21:00

Au bar de l’étoile rouge – 2008
Dialogues de Moona Gay, Hervé Le Goff et Vincent Spatari
Les chansons sont des reprises
Mise en scène : Vincent Spatari

Léo erre dans son café vide et fait ses cartons. Il est loin de s’imaginer que la bien curieuse étudiante qui vient de passer la porte va bouleverser sa soirée en le questionnant sur l’histoire du lieu. Avec humour et conviction, en chantant, en chuchotant ou en braillant Marion et Léo voyagent dans le passé du Bar de l’étoile rouge…

Concert du duo MadachiJeudi 23 janvier – 19:30 – 21:30

Vous les avez adorés et adulés le jour de l’inauguration de notre café, notre duo ensoleillé préféré revient pour notre plus grand plaisir en mode trio.
Tantôt folkoriques, tantôt inventives, souvent festives, parfois contestataires, riches de rythmes entraînants, telles sont les spécificités des musiques de l’Amérique latine que le duo Madachi nous fera partager.

Simon Scardanelli – Live in Lorient – Vendredi 24 janvier – 19:30 – 21:30

Simon Scardanelli est un compositeur, chanteur et guitariste d’origine anglaise.
C’est un artiste complet, captivant, créatif et qui ne passe pas inaperçu!

Son dernier album « Make Us Happy » est une combinaison exotique entre charme, enfer du devoir et tonalités capricieuses Folk/rock/acoustic.

Avec une voix superbe et de belles chansons inspirées par le Lower East Side de New York, où il a vécu et chanté dans les années 90, Simon partage et nous emmène vers une variété d’autres univers, mystiques et résolument Rock ’N’Roll.

Chanteurs en N et ODimanche 26 janvier – 19:30 – 21:00

Imprimez votre carnet de chant (le lien bientôt sur le site ou sur l’événement Facebook) et venez chanter avec nous les chansons d’interprètes dont les noms de famille ou du groupe commencent par un N ou un O !

Théâtre d’improJeudi 30 janvier – 19:30 – 21:30
A confirmer

Le boeuf de la p’tite salleVendredi 31 janvier – 19:30 – 21:30

Tous les premiers vendredis de chaque mois (bon là ce boeuf compte pour le mois de février…) nous vous proposons un boeuf généraliste. Tout style de musique est accepté, on varie au cours de la soirée. Ramenez vos instrus et votre bonne humeur ! Débutants bienvenus.

 

Do You BlaBabel English ?

Nouveau rendez-vous de BlaBabel Lorient, mercredi 8 janvier 2020 de 19h30 à 23h00 au Pub Gallery 3, rue de Clisson, Lorient

Join our « talk & sing » meet-ups at the Pub Gallery Lorient!

🇬🇧 Join us for this new BlaBabel English meet-up and enjoy a pleasant evening at the Pub Galery Lorient where you can exchange and practice your English with a bunch of lovely people. They also have a karaoke sound system, we can use whenever we like to sing ! 🎶🎙️
Everybody is welcome and it’s free (except for the beverages and food). Come and Let’s talk or Sing!

🇫🇷 Joignez-vous à nous pour cette nouvelle rencontre BlaBabel en anglais et profitez d’une soirée agréable au Pub Gallery Lorient où vous pourrez pratiquer votre anglais avec des gens formidables. Un système karaoké y est également à notre disposition pour pousser la chansonnette anglaise ! 🎶🎙️
Tout le monde est bienvenu et c’est gratuit (à l’exception des boissons et snacks)

La musique pour tous avec l’orgue sensoriel !

En octobre 2019 à la Médiathèque de Lorient, Roselyne Dauneau, enseignante au Conservatoire, présentait l’orgue sensoriel, conçu par Mickaël Fourcade, facteur d’orgues.

Cet instrument permet aux personnes en situation de handicap de jouer leur propre musique. « L’objectif d’un tel instrument est de valoriser les possibilités d’expression de chaque personne pour les traduire en musique. Les personnes les plus lourdement handicapées, celles pour qui rien n’existe, sont alors en mesure de créer de manière active. » explique Mickaël Fourcade. Un ordinateur, un logiciel, des contacteurs, des haut-parleurs, des fiches, des fils et la magie peut opérer ! Roselyne Dauneau anime un atelier musical aux jeunes de l’unité d’enseignement du Centre de rééducation fonctionnelle de Kerpape. Elle leur a offert un orgue avec une partie de ses gains obtenus dans l’émission télé « N’oubliez pas les paroles ».

Plus d’infos sur cet instrument qui peut être dirigé par le souffle, les mains, les pieds, le menton : https://orguesensoriel.com

 

Bloavezh mat ! Bonne année !

Hentin a ra ar skilpailh ar c’hiosk.bzh

BLOAVEZH MAT D’OCH

ha YERC’HED MAT ,

E 2020 e hetomp deoc’h e vo kaset da benn ho holl raktresoù !

Le comité de rédaction du webjournal lekiosque.bzh vous souhaite

UNE BONNE ANNEE

ET UNE BONNE SANTE.

En 2020, Nous espérons que vos projets se réaliseront !

Deiziou 2020 e An Oriant – festival des deiziou à Lorient

Tommder ar brezhoneg e-kreiz ar gouiañv, adal miz Genver betek miz Meurzh, e bro an Oriant.

Festival breton au coeur de l’hiver, de mi-janvier à mi-mars, au Pays de Lorient.

SETU ! Bremañ e c’hellit PELLKARGAÑ PLAKETENNAN DEIZIOÙ EN UR ZISKENN E TRAON AR BAJENN.

CA Y EST ! Vous pouvez maintenant TELECHARGER LA PLAQUETTE DES DEIZIOÙ

Je vous conseille entre autres :

La conférence de Roland Becker « les soeurs Goadec  » à l’auditorium médiathèque de lorient le 1 février à 15h00
Le spectacle de Jean louis le Valégant « trace de bal » le 22 février à amzer nevez Ploemeur 20h30
La pièce de théâtre Youenn Gwernig  au plateau des quatre vents le 15 mars.
Gilles Servat sera a l’océanis le 17 mars à 20h30 pour présenter sa nouvelle création.

 

RDV des parents au café poussette…

Le rendez-vous des Parents, c’est tous les vendredis matins, au centre social du Polygone ; un moment de partage et d’échange dans la convivialité et la bonne humeur.

Diverses activités sont proposées : cuisine, sport, sorties, bien-être, etc…

           

Vendredi 13 décembre : Détente, discussion, café et jeux pour enfants au café poussette, lieu dédié aux enfants et parents…

Atelier chocolat et bonbons

Mercredi 18 décembre 2019 :

Dernier atelier du mercredi cette année pour les enfants et bénévoles de l’accompagnement à la scolarité. Au programme : réalisation de mendiants au chocolat et brochettes de bonbons pour le marché de Noël de l’après-midi…

Voici la recette des mendiants au chocolat : (pour une trentaine de mendiants)

Ingrédients : 2 tablettes de chocolat noir, une petite boîte d’écorces d’oranges confites, une douzaine de cerises confites, une petite poignée amandes effilées.

Faire fondre le chocolat au bain-marie. Pendant ce temps, couper les écorces d’orange ainsi que les cerises en petits morceaux.

Lorsque le chocolat est bien lisse, étaler l’équivalent d’une cuillère à soupe sur une plaque recouverte de papier sulfurisé, et répéter le geste, laisser quelques centimètres de distance entre chaque mendiant.

Une fois la totalité du chocolat répartie, parsemer sur chaque mendiant une amande, 3 ou 4 petits morceaux d’orange confite et un morceau de cerise.

Laisser refroidir et durcir dans un endroit bien sec et frais (cela prend environ 1 h).

Décoller les mendiants et les servir (ou les offrir dans de jolis petits sachets).

NB : Ces mendiants peuvent se décliner avec tous les types de chocolat, fruits secs et fruits confits.

L’art de la philatélie

Près de deux siècles après l’émission du premier timbre poste, cette petite vignette est devenue un objet incontournable du quotidien et chaque timbre émis est un témoignage de la richesse des territoires et du patrimoine national et international.

Le livre de référence en France pour la philatélie est le Yvert et Tellier. Le premier timbre émis voit le jour en Angleterre, le 6 Mai 1840. En France, le CERES de 20 centimes fut le premier timbre sous Louis-Napoleon Bonaparte. A l’image de la déesse antique de l‘agriculture, de la fécondité et des moissons,  il sera utilisé à partir du 1er Janvier 1849.

Plus d’infos sur l’histoire du timbre postal 

C’est un objet d‘art innovant…Personnages célèbres, monuments, œuvres d ‘art, les images reflètent au fil du temps les grands évènements qui ont marqués l‘Histoire.Ensuite les thèmes évoluent. Le timbre n‘ a pas fini de se réinventer et de surprendre les collectionneurs comme le grand public.Il y a autant de collections que de thèmes et du timbre neuf (avec sa colle) au timbre usagé (sans colle) tamponné du jour de départ avec une flamme ou non…Le principe du collectionneur philatélique est de choisir un support (lettres, cartes postales…), un sujet, un pays…

Bref le monde de la philatélie est très ouvert et évolue de plus en plus, adaptez le type de collection à votre budget sinon vous ne pourrez développer votre collection…

Plus d’infos sur la Philatélie

Erik

Un historien à Lorient

Dans une vie antérieure, j’étais Professeur agrégé d’histoire et Docteur en histoire. J’ai exercé pendant cette période désormais révolue au Lycée de Kerneuzec, à Quimperlé, pendant 6 années. Une période passionnante où j’ai rencontré de très nombreux élèves possédant un très grand esprit de curiosité et un goût pour le travail bien fait.

Dans ma nouvelle vie, je suis écrivain – mais que sur internet – sur mon site https://un-historien-a-lorient.fr .

Ce site attire près de 10 000 lecteurs différents par an. Pour vous donner un exemple, mes dernières recherches portant sur les réserves picturales de la Ville de Lorient, ont attiré plus de 220 lecteurs en une semaine, sur un sujet a priori confidentiel :

https://un-historien-a-lorient.fr/bouquet-23-la-collection-picturale-du-musee-municipal-de-la-ville-de-lorient-partie-2/

Ces 220 lecteurs différents ont passé en moyenne plus de 5 minutes sur la page, ce qui dépasse les standards habituels d’internet, les lecteurs ayant l’habitude de zapper assez vite d’une page à l’autre. Mes lecteurs viennent donc pour lire.

Le musée de la Compagnie des Indes est un concept très original.
J’aime les objets de qualité qui sont mis en avant dans ce musée, notamment les seize fantastiques maquettes de Jean Delouche, créées entre 1976 et 1989, et qui tutoient le sublime par leur très haute technicité de réalisation.
Je suis d’ailleurs membre de la Société des Amis du Musée de la Compagnie des Indes
Mais c’est là l’histoire d’une entreprise de spéculation financière à partir d’une aventure commerciale à vocation mondiale, dont l’histoire s’est arrêtée en 1795, avec encore quelques soubresauts judiciaires dans les années suivantes

Ce qui m’intéresse, c’est l’histoire des Lorientaises et des Lorientais qui ont construit la Ville et y ont vécu au quotidien, en dehors de l’enclos de la Compagnie des Indes.
Je suis en train de construire, et l’ouvrage avance à grands pas, une histoire culturelle des habitantes et des habitants de la ville de Lorient de 1790 à 2020.

Pour résumer à très grands traits
Avant 1914, il existait à Lorient une très grande effervescence culturelle qui se manifestait par une créativité poétique, littéraire au sens large, picturale, technique et scientifique, que ce soit dans le domaine de la langue française ou dans le domaine de la langue bretonne.
J’en donnerai exemple : la revue Kloc’hdi Breiz ( Le clocher breton ), une revue mensuelle et bilingue créée à Lorient en 1895 par la poétesse Madeleine Desroseaux et son mari André Degoul. Ce cénacle – car c’en était un – réunissait tout ce qui comptait comme poètes, prosateurs, musiciens, historiens, scientifiques de Lorient, et il était loin d’être le seul sur la place de Lorient.
Lorient était de 1795 à 1914 un espace de sociabilités et de créativité intellectuelle très abouti.

La guerre de 1914 1918 va briser la culture bretonne du XIXème siècle qui disparaît à la fois par la perte de tant d’hommes jeunes dont la majorité parlaient breton et sous le rouleau compresseur de la centralisation culturelle de la Troisième république qui impose – au nom de l’égalité et de la libération de carcans religieux très prégnants – le français dans les écoles en Bretagne, mais pas que le même processus étant à l’oeuvre en Alsace, etc. et dans les colonies française d’Afrique ou d’Extrême-Orient.

Une culture bretonne brisée également avec la mort du sublime poète qu’est Jean-Pierre Calloc’h, né en1888 à Groix et tombé au combat en Lorraine en 1917, un homme qui est à la fois un poète de langue bretonne,

Me zo ganet é kreiz er mor
Tèr lèu ér méz;
Un tiig gwenn duhont em-es,
Er benal ‘gresk etal en nor
Hag el lann e hol en anvez.
Me zo ganet é kreiz er mor,
E bro Arvor

Me zad e oé, èl é dadeu,
Ur matelod;
Béùet en-des kuh ha diglod
– Er peur ne gan dén é glodeu –
Bamdé-bamnoz ar er mor blod.
Me zad e oé, el e dadeu,
Stleijour-rouédeu.

mais dont la musicalité dans la traduction française est tout aussi incomparable.

Je suis né au milieu de la mer
Trois lieues au large;
J’ai une petite maison blanche là-bas,
Le genêt croît près de la porte,
Et la lande couvre les alentours.
Je suis né au milieu de la mer,
Au pays d’ Armor.

Mon père était comme ses pères
Un matelot.
Il a vécu obscur et sans gloire,
– Le pauvre, personne ne chante ses gloires –
Tous les jours, toutes les nuits sur la mer souple
Mon père était comme ses pères,
Traîneur de filets.

Les milieux intellectuels bretons vont pour partie revendiquer – pour simplifier à l’extrême – après 1918 une indépendance de plus en plus grande à l’égard de la France. Le plus célèbre d’entre eux est Loeiz Herrieu, un très grand écrivain – un paysan autodidacte, il faut le souligner – qui va travailler sur la constitution d’une Anthologie de la littérature bretonne des origines à nos jours, titre d’une conférence qu’il a donnée à Lorient en 1938 et dans laquelle il prononce une phrase très révélatrice de son ouverture d’esprit, lui l’homme de la terre, de la sagesse paysanne, et des compromis pragmatiques face au réel :

« Une forte culture bretonne et une exacte conscience de notre valeur humaine ne sont ni exclusives ni destructives ; et l’amour de ce qui nous appartient en propre n’a pas besoin de s’alimenter de la haine de ce qui est aux autres ».

De 1918 à 1939 l’effervescence artistique et culturelle à Lorient repart de plus belle. Nombreuses et nombreux sont les créations qui portent sur Lorient, le Morbihan et la Bretagne.

1947 à Lorient annonce la reconstruction physique et psychologique d’une ville meurtrie – et le terme est faible, anéantie serait plus exact – par la guerre et par les alliés anglais et américains, ne l’oublions pas, et ce dans un contexte de début officiel de la guerre froide.

L’idéal des élites dirigeantes est à la politique de la table rase, et les conditions de destruction totale de la ville ne font que favoriser cette nouvelle orientation. Cette politique de la table rase se double d’une volonté d’effacement de la culture bourgeoise d’avant 1914 et de l’entre deux-guerres, à savoir la culture artistique et littéraire, opiums du peuple.

On a donc assigné à l’effervescence culturelle lorientaise française et bretonne dite « bourgeoise » une place dans les réserves picturales de la Ville de Lorient.

Pour ces œuvres ne concernant que la Bretagne, qui sont réléguées dans les réserves picturales de la Ville de Lorient – il y en a un peu plus de 300, oui trois cents – dont de nombre d’entre elles n’ont jamais été montrées depuis 60 ans, ou montrées au compte-goutte, essentiellement en dehors de Lorient, à Pont-Aven, Sucinio, Le Faouët, Quimper, Rennes.

C’est cette effervescence « bourgeoise » au sens de la terminologie marxiste, mais en fait tout simplement française, et surtout fière de sa culture bretonne, de ses créateurs artistiques qui n’ont cessé de valoriser leur amour des sublimes paysages bretons, de leur amour du patrimoine breton qu’il soit religieux ou profane, de leur amour de la culture des danses bretonnes en train de disparaître, de leur amour pour
la relation entre l’homme et la mer, de ses bateaux construits avec un respect et une efficacité incomparables qui en font des navires très adaptés aux conditions de pêche locale, un amour de ses paysans marins qui risquaient leur vie en partant tous les jours en mer,
de leur amour des costumes bretons, des pardons toujours vivaces dans les années trente, bref tout ce qui faisait l’identité de la population bretonne des campagnes et des faubourgs ouvriers de Lorient, c’est tout ceci que je suis en train d’exhumer des réserves de la Ville de Lorient.

Yves Berthelot
Ecrivain – conférencier
https://un-historien-a-lorient.fr