Aujourd’hui, j’ai rencontré Marie Fidel à l’espace multimédia du Polygone. C’est une jeune femme rayonnante passionnée par son métier.
Après avoir travaillé dans l’humanitaire à l’étranger, Marie Fidel est revenue en France avec un objectif : écrire. Elle a alors envoyé des lettres de motivations aux journaux locaux, écrites à la main ! et là bingo ! Le Télégramme a accepté sa candidature tout d’abord pour les pages été à Quiberon puis à Quimperlé, et Lorient, il y a 3 ans où elle devait écrire une page sur un quartier qui paraissait chaque vendredi. Marie Fidel allait sur place interroger les habitants d’un quartier différent chaque semaine pour connaître leurs envies, leurs activités, leurs projets et ensuite, elle écrivait sa page.
Cette activité de pigiste lui rapportait un peu plus de 300 euros par mois. En parallèle, elle donnait des cours de français au GRETA et elle suivait une formation à distance avec le CNED pour devenir écrivaine publique, car Marie Fidel, qui a une grande capacité d’écoute, adore recueillir la parole des gens.
Depuis le mois de mai, elle est écrivaine publique à plein temps. Elle a donc arrêté d’écrire pour le Télégramme. « Il était temps » dit-elle, « mon écriture devenait mécanique. Même si j’ai adoré écrire à ce niveau très local en sillonnant les quartiers de Lorient. » Dorénavant, elle écrit des CV pour les personnes qui ne maîtrisent pas bien la langue française, des lettres de motivations pour ceux et celles qui ont du mal à se mettre en valeur, des récits de vie autobiographiques mais elle peut aussi écrire des articles, des reportages et portraits pour des entreprises ou associations.
Marie Fidel qui est très sensible aux questions sociales, a créé un « journal de quartier » dans les quartiers prioritaires d’Hennebont. Elle mène des ateliers d’écriture avec les habitants et ce sont eux ensuite qui écrivent dans le journal. Deux numéros sont déjà sortis et le 3ème est en cours de bouclage !
Marie Fidel a d’abord exercé son métier d’écrivaine publique en tant que « salarié entrepreneur » d’une coopérative d’activités à Lorient qui héberge aussi des webgraphistes, webdesigners, tapissiers. Cet espace lui a permis d’échanger avec d’autres professionnels. Elle était indépendante au sens où elle démarchait seule ses clients, mais elle était salariée de la coopérative et cotisait 13% de ses revenus pour mutualiser des formations, des services de comptabilité et de gestion. Aujourd’hui, elle a créé sa propre structure « l’écritoire de Marie ».
Marie Fidel avait également réalisé un carnet de voyage au centre social Polygone avec les habitants, qui va bientôt être publié.
Enfin, en terminant l’entretien, Marie me confie qu’elle écrit aussi des correspondances avec un copain et de la poésie, des essais « pour elle pour l’instant ». « Peut-être qu’un jour, je ferai entendre ma propre voix » glisse-t-elle.
Et on ne peut que l’espérer ! parce que Marie a beaucoup à partager !
L’Écritoire de Marie : https://lecritoiredemarie.com