Jeudi 18 janvier 2024
Le groupe Loisirs-Seniors du centre polygone P.L.L. effectue une sortie « Lavoirs » en compagnie de Salomé Rousseau de la Compagnie « Les Hostilités » (lire un article de présentation)
A Merville, le lavoir Sainte-Brigitte célébrait une Brigitte, il y a une « niche », dans la pierre, pour une petite statue, mais elle n’y est plus. Un culte était rendu à Sainte-Brigitte, des prières publiques étaient faites à cet endroit. C’est devenu un parc pour enfants.Une épidémie de choléra a été l’occasion de constater en 1892 que ce lieu pouvait véhiculer la maladie. Il a donc été fermé, à cette époque.
Toujours à Merville, nous nous rendons à pied ensuite au lavoir de Kerlin. Il est constitué d’un bloc de béton, On l’a refait : les pierres se sont descellées. Les gens du voyage venaient laver leur linge, ici, récemment encore. Toutefois, la mairie a décidé d’installer une vanne, pour limiter la mise en eau du lavoir. C’est pour une meilleure sécurité, pendant le festival des Cornemuses ! Des fêtards se baignaient dedans, par exemple. On peut remettre en eau, en utilisant la vanne. Celle-ci se trouve en un endroit entouré de briques rouges. Elle est recouverte d’une plaque de fer. Le lavoir a un toit en tôle ondulée, et des piliers en bois. Les femmes y étaient présentes la plupart du temps. Mais, les hommes intervenaient périodiquement pour le vider et le nettoyer. On le curait, comme on disait.
Le lavoir d’argent, à Keryado (quartier de Lorient)
Jeudi 01 février 2024
Après une brève visite au lavoir d’argent (en breton « Poul Argand » d’après le commentaire sur une pancarte), où nous avons vu le lavoir en train de servir comme avant pour une grande lessive, le groupe Loisirs-seniors du PLL retrouve Salomé et un bénévole, Gabi Diard, coprésident de l’association « Baraques An Oriant », sur le site du Rouho (il est appelé aussi La Grande Baraque). Après une visite des lieux, on rejoint la grande baraque, où un échange verbal a lieu, assis en rond sur des chaises. Il est riche en informations, mais aussi chaleureux.
Salomé : » le site est la propriété de la ville, il est ouvert exceptionnellement pour des journées Patrimoine. Il a déjà été réparé, en particulier les bacs pour laver. La grande pièce d’eau au milieu, c’est pour rincer.
Gabi Diard : A une certaine époque, des lavoirs ont été supprimés, comme à Merville, et au Moustoir. Maintenant, ce n’est plus le cas. On a protégé les lavoirs, ils sont classés.
Le lavoir du Rouho (à Lorient)
Salomé : vous avez remarqué la pancarte « Défense de couper les fils de fer », à l’entrée du site. L’association a tenu à la garder bien en évidence, à cet endroit. Elle est symptomatique d’une époque. Certaines personnes ont mis des fils de fer pour étendre le linge, et le sécher. Certaines utilisatrices du lavoir disaient que linge n’était pas aussi propre, qu’il y avait des traces de rouille. Elles préféraient l’étendre par terre. C’est comme ça que des personnes acquises à cette cause ont commencé à couper les fils de fer.
Gabi Diard : on a le plan des quarante-six cités de baraques d’après- deuxième guerre mondiale, de Lorient. Parmi celles-ci, les plus grandes avaient leurs fêtes spécifiques, leur épicerie. Il y avait une rivalité entre elles, celle de Kermélo était la plus grande. Elles avaient toutes des lavoirs.
Salomé : certaines personnes ont continué à utiliser les lavoirs, après avoir fait l’acquisition d’une machine à laver. Elles disaient que le linge était plus doux, et que c’était l’occasion de retrouver leur cercle d’amies. »
Là où nous nous trouvons, ça s’appelle La Grande Baraque. Il y a un comptoir ancien de bar, une vieille machine à coudre de marque allemande (Singer), des récipients en zinc pour faire bouillir le linge. On a recréé l’ambiance d’avant, des années cinquante-soixante, avec aussi des vieux postes de radio, des boules en verre pour apposer sur le dos des malades (un vieux truc pour guérir de certaines maladies). Mais on y a ajouté un système moderne de projection, capable aussi de faire des recherches sur internet.
Ce lieu a servi aussi pour les offices de la religion protestante, avant l’installation du temple actuel, boulevard de l’eau courante.
Josiane, Delphine et Jeanne, devant la grande baraque, on dirait que leurs écharpes sont bien assorties, pour un effet tricolore.
Pascal Le Gallo